Assassinat de Samuel Paty : quatorze personnes renvoyées en procès

May 16, 2023
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L'assassinat de Samuel Paty fera bientôt l'objet de deux procès. Des juges d'instruction antiterroristes ont ordonné ce mardi que 14 personnes soient jugées après l'assassinat le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) de Samuel Paty , a appris franceinfo ce mardi. Ce professeur d'histoire-géographie de 47 ans a été décapité par Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe d'origine tchétchène, abattu par la police. L'homme de 18 ans, radicalisé, reprochait à Samuel Paty d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Les juges d'instruction suivent les réquisitions de deux magistrates du parquet antiterroriste : "Bien qu'exécuté par le seul Abdoullakh Anzorov, ce crime est en effet la résultante d'une succession de comportements pénalement incriminables", écrivaient-elles dans leurs réquisitions début avril.

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Deux hommes renvoyés pour complicité d'assassinat terroriste

Pour cet acte qui avait suscité un immense émoi en France et à l'étranger, ces magistrats demandent que l'infraction la plus grave, complicité d'assassinat terroriste, soit retenue pour deux amis de l'assaillant Abdoullakh Anzorov : Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud sont soupçonnés de l'avoir accompagné pour acheter des armes, et pour le second, d'être allé avec lui jusqu'au collège de Conflans-Sainte-Honorine.

Six autres adultes seront jugés avec eux aux assises pour association de malfaiteurs terroriste, dont Brahim Chnina, père d'une collégienne visée par une exclusion pour indiscipline et qui prétendait avoir assisté au cours sur les caricatures de Mahomet, et le sulfureux militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, auteurs de vidéos sur les réseaux sociaux qui avaient attisé la polémique, avaient été mis en examen pour complicité d'assassinat. Priscilla Mangel, une convertie à l'islam en lien sur Twitter avec l'assassin les jours précédant l'attaque, est aussi renvoyée pour ce motif.

Un procès distinct pour six adolescents

Six adolescents devront comparaître pour des délits devant le tribunal pour enfants. Les magistrats ordonnent par ailleurs un procès distinct devant le tribunal pour enfants pour cinq adolescents, âgés de 14 et 15 ans au moment des faits, accusés notamment d'avoir procédé à des surveillances aux abords du collège et d'avoir désigné Samuel Paty à l'assaillant. Ils devront comparaître pour association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées, un délit.

Ces magistrats ordonnent aussi que la collégienne, fille de Brahim Chnina, dont le mensonge sur la teneur du cours de Samuel Paty a enclenché l'affaire, comparaisse également devant le tribunal pour enfant pour dénonciation calomnieuse. Elle avait assuré à son père, à tort, avoir assisté au cours sur les caricatures et que le professeur avait demandé aux élèves musulmans de se signaler et de sortir de la classe.

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Source: France Bleu