Interview d’Emmanuel Macron : Berger " persiste et signe " sur le mépris du président
JULIEN DE ROSA / AFP JULIEN DE ROSA / AFP
POLITIQUE - « On ne peut que le constater. » Laurent Berger n’est pas vraiment convaincu par l’offensive médiatique d’Emmanuel Macron. Le président de la République tente de reprendre la main sur son quinquennat en multipliant les annonces et les messages dans la presse avant de s’envoler pour une longue séquence à l’étranger.
Ce lundi 15 mai au soir, le chef de l’État était dans le 20 heures de TF1 pour évoquer tour à tour la guerre en Ukraine, la fiscalité des classes moyennes, l’avenir d’Élisabeth Borne à Matignon ou encore la difficile réforme des retraites. L’occasion, aussi, de revenir sur sa relation avec les Français, marquée, aujourd’hui par une vive défiance.
Interrogé sur l’adjectif « méprisant » qu’une majorité de Français utiliserait pour le qualifier, selon une récente enquête d’opinion Elabe, Emmanuel Macron a expliqué « récuser » ce terme qu’il « n’aime pas », le renvoyant aux « extrêmes. »
Macron méprisant ? Berger « persiste et signe »
« Je le récuse parce qu’on ne va pas au contact comme je [le fais] depuis que je suis engagé dans la vie politique quand on a du mépris pour les gens. Et je vais vous dire, quand on a du mépris, on s’en fiche. Le vrai mépris, c’est de mentir aux gens », a-t-il ainsi assuré.
D’ailleurs, le président de la République l’affirme, il n’a « jamais vu quelqu’un » lui dire « vous êtes méprisant. » En revanche, « parfois, on me dit “vous êtes trop dur, vous êtes trop décidé, trop énergique”. Parfois, d’autres vous expliquent qu’on ne va pas assez loin », a-t-il assuré, toujours sur TF1.
Personne, donc ? Sans doute en dehors de sept Français sur dix, des oppositions… et de Laurent Berger. Invité de la matinale de France 2 ce mardi, le secrétaire national de la CFDT a de nouveau accusé Emmanuel Macron de mépriser les travailleurs notamment à travers sa réaction face au mouvement social d’ampleur contre la réforme des retraites.
« Je le maintiens, je persiste et signe. Il y a une forme de mépris, qui est liée sans doute à une forme de méconnaissance de ce que sont les réalités du monde du travail », a-t-il ainsi affirmé, avant de fustiger un exercice « vertical des responsabilités » que « l’on ne peut que constater. »
🔴🗣 "Je ne dis pas que tout est de la faute d'Emmanuel Macron. Mais cette façon verticale d'exercer le pouvoir... on… https://t.co/CCV7bqkWJO — Telematin (@telematin) Voir le tweet
Relancé sur le fait qu’Emmanuel Macron revendique de mettre en application ce qu’il promet, à travers la formule « je dis ce que je pense et je fais ce que je dis », le syndicaliste appelle l’exécutif à jouer plus collectif.
« Ce n’est pas simplement “je”, c’est “nous” ! Un pays, c’est collectif. Le monde du travail, c’est collectif. Il faut aller vers de la coconstruction, de l’écoute et ce n’est pas ce qui est fait. » Des griefs qu’il pourra rapidement répéter à la Première ministre, puisque les syndicats sont reçus à partir de ce mardi à Matignon.
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Source: Le HuffPost