Menaces, fusil, collégiens confinés... Ce que l’on sait sur l’interpellation d’un forcené par le RAID au port de Nice
"Urgent: collège confiné suite opération de police. Merci de ne pas venir au collège. Nous vous tiendrons informés dès que possible. CLG Port Lympia."
Il est 16h33, ce mardi à Nice, quand Élodie reçoit ce message inquiétant. Elle est déjà sur place, et son cœur de mère la presse de retrouver son fils au plus vite, qu’importe les consignes. La police lui a barré la route boulevard Franck-Pilatte, puis boulevard Carnot. "Un forcené est retranché chez lui, potentiellement dangereux", lui soufflent les policiers. Le SMS du collège va renforcer son inquiétude.
Elodie n’est pas la seule maman rongée par l’angoisse. Des dizaines de parents, ados, badauds s’agglutinent autour du périmètre de sécurité qui barre l’intersection des boulevards Carnot et Stalingrad. C’est sur ce dernier, au quatrième et dernier étage du n°19, qu’un homme âgé de 56 ans s’est retranché à son domicile, peu après 16h. Il serait seul, mais armé. Les perquisitions viendront le confirmer.
Un fusil dans l’entrée
La police a demandé le renfort des sapeurs-pompiers, le forcené ayant évoqué l’intention de mettre le feu. Photo Cyril Dodergny.
Pour l’heure, c’est l’heure de sortie des cours dans le quartier du port. Un concert de deux-tons vient couvrir l’habituelle mélodie des klaxons. Police nationale, police municipale, sapeurs-pompiers en renfort, puis démineurs: "C’était la guerre", sourit une commerçante, encore incrédule.
Voilà justement le blindé du RAID. Un cortège de véhicules sombres a traversé la ville, sirènes hurlantes. Les hommes en noir prennent la main sur les opérations. Sous les yeux et les écrans de la foule, ils investissent l’immeuble, situé à une centaine de mètres du collège Lympia.
L’affaire est vite pliée. Le suspect est interpellé sans incident. Mais les policiers découvrent un fusil à l’entrée de son appartement. Le quinquagénaire partira en garde à vue pour menaces avec arme et détention d’arme de catégorie A. Selon la police, il n’était pas connu de leurs services - au moins jusqu’à ce jour. "Il a pété une durite!", s’exclame une passante.
Différend familial
14 SP et 5 engins du @sdis_06 en appui de @PoliceNat06 au port de Nice, où un forcené a été interpellé avec le RAID. Un FPTL a été mobilisé pour actionner sa lance en cas d’incendie. pic.twitter.com/1sTG4mUueg — Christophe Cirone (@Cirone06) May 16, 2023
Voilà pourtant plusieurs décennies que Frédéric vit ici. Aux alentours, on est habitué à croiser sa silhouette imposante. Certains le décrivent comme nerveux, "un ours mal léché, mais gentil". Sur place, des proches résument, l’air las: "C’est un problème familial qui a mal fini... ou plutôt, bien fini."
Car au final, tout rentre dans l’ordre sans que personne n’ait été blessé. Selon nos informations, Frédéric aurait menacé ses proches, avant d’évoquer l’intention de mettre le feu. D’où la présence de quatorze sapeurs-pompiers et cinq engins, dont un FPTL prêt à actionner sa lance incendie. D’où les vérifications des démineurs, aussi.
17h. Élodie reçoit un nouveau SMS du collège Lympia: "Les élèves vont pouvoir sortir par classe, le périmètre étant sécurisé par les forces de police." Classe par classe, les collégiens évacuent ainsi dans le calme, sous protection policière. Soulagement des parents. Retour à la normale. À 18h20, la police enlève les dernières rubalises. Le forcené doit maintenant s’expliquer en garde à vue.
Source: Nice matin