Inflation : les plus gros industriels de l’agroalimentaire acceptent de rouvrir les négociations sur les prix avec les supermarchés d’ici à la fin du mois

May 17, 2023
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Voilà plusieurs semaines qu’elles étaient sous la pression du gouvernement, pour faire baisser les prix des produits alimentaires dans les rayons. Les 75 plus grosses entreprises de l’industrie agroalimentaire ont accepté de rouvrir des négociations sur les prix avec la grande distribution plus tôt que prévu, d’ici la fin du mois, ont annoncé mercredi 17 mai le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, ainsi que l’Ania, principale instance représentative du secteur.

Ces annonces font suite à la réunion tenue mercredi matin avec les industriels de l’agroalimentaire à Bercy, à laquelle elles avaient convoqué par le gouvernement, les pressant de revenir s’asseoir à la table des négociations.

« On s’engage avant la fin du mois de mai à ce que “le top 75”, les 75 plus grandes entreprises en France de produits de grande consommation, se remettent à la table des négociations », a déclaré à l’issue de cette dernière le président de l’Ania, Jean-Philippe André, excluant de fait les PME.

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Parmi les 75 grandes entreprises évoquées, seules celles ayant obtenu plus de 10 % de hausse lors des dernières négociations seront toutefois obligées de revenir à la table, les autres pouvant décider selon leur gré.

Une inflation alimentaire de près de 15 % sur un an

Si, au début de la guerre en Ukraine, certains industriels « ont vite répercuté la hausse [des prix des céréales ou de l’énergie], ils ont moins vite répercuté la baisse » récente de certains cours, avait notamment déploré le président de la République lundi lors de son interview TF1, les appelant à « rouvrir les négociations » commerciales avec la grande distribution.

« L’objectif c’est qu’on absorbe cette inflation [alimentaire] d’ici à l’automne », avait-il ajouté, alors que cette dernière a atteint près de 15 % sur un an en avril.

Chaque année, les prix des produits vendus aux supermarchés sont fixés à l’issue d’une période de négociation. Celle pour 2023, achevée le 1er mars, a abouti à une hausse moyenne d’environ 10 % des prix payés par les enseignes aux industriels.

Ces derniers réclamaient depuis des mois des hausses de tarifs pour tenir compte de l’augmentation de leurs coûts de production (énergie, transports, matières premières, emballages…). Mais depuis, les coûts de certaines matières premières agricoles ou de l’énergie ont eu tendance à se stabiliser, voire à baisser.

Le gouvernement martèle donc depuis quelques semaines que les industriels doivent revoir à la baisse le prix de vente de leurs yaourts, fromages ou pâte à tartiner aux supermarchés. En cas de refus, « nous emploierons tous les instruments à notre disposition, y compris l’instrument fiscal, pour récupérer des marges qui seraient des marges indues faites sur le dos des consommateurs », avait averti Bruno Le Maire la semaine dernière.

Le Monde avec AFP et Reuters

Source: Le Monde