Injections illégales d'acide hyaluronique : la gendarmerie lance un appel à témoins

May 17, 2023
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Une enquête a été ouverte par le parquet de Valenciennes. Les malfaiteurs œuvrent dans le nord de la France et en région parisienne.

Un élixir de jouvence qui vire à la pomme empoisonnée. Lundi 15 mai, la gendarmerie de la section de recherches de Lille a lancé un appel à témoins pour tenter de retrouver «plusieurs personnes» pratiquant des injections sauvages pour combler les rides et gonfler les lèvres.

Des piqûres à base d'acide hyaluronique (molécule phare pour une peau bien «pulpée», d'après les magazines féminins) et de botox (l'indétrônable pseudo-remède anti-âge). Les malfaiteurs œuvrent dans le nord de la France et en région parisienne. Le parquet de Valenciennes a ouvert une enquête.

Risque de complications

Selon les premiers éléments, les suspects contactent leurs clients via les réseaux sociaux. Sur Instagram, ils utilisent le pseudonyme «injection_lille». Sur Snapchat, les escrocs se cachent derrière l'identité d'un certain «doctor Lougayne», rapportent les enquêteurs.

Complications, aiguille restée coincée dans la peau, nécrose, infections... les risques sont multiples. C'est pourquoi ces injections nécessitent d'être réalisées par un médecin, dans des règles d'hygiène très précises. Or, la plupart du temps, ces amateurs sont d'anciennes esthéticiennes peu regardantes qui cherchent à arrondir leurs fins de mois.

La gendarmerie demande aux personnes victimes ayant eu recours à ces amateurs de la chirurgie esthétique de contacter la section de recherches lilloise à l'adresse suivante : victimes-doctor-lougayne@gendarmerie.interieur.gouv.fr.

Fin avril, deux sœurs ont été condamnées à 10 mois de prison avec sursis pour avoir réalisé des injections illégales. Les deux femmes avaient fait l'objet de poursuites pour «exercice illégal de la médecine» et «travail dissimulé». Entre 2020 et 2022, elles avaient contacté plusieurs centaines de personnes en proposant des tarifs d'injections très attractifs via leur compte Instagram «Sisters lips». L'affaire avait éclaté en janvier 2022 grâce à une cliente qui avait déposé plainte : la zone où elle avait subi une injection présentait plusieurs hématomes. Ce qui n'était pas - on s'en doute - l'effet recherché. La défense s'était appuyée sur le vide juridique existant en matière d'injections illégales.

Source: Le Figaro