Le CNOSF s’enfonce dans la crise : l’ancien président compte porter plainte contre Brigitte Henriques
La crise continue et s’intensifie au sein du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Mardi 16 mai, dans une volonté d’apaisement, Brigitte Henriques, présidente de l’instance, avait convié à un conseil d’administration son prédécesseur, Denis Masseglia, avec qui les relations sont extrêmement tendues depuis des mois. Mais le geste est très loin d’avoir eu l’effet escompté.
Denis Masseglia, en conflit avec la nouvelle présidente depuis l’éviction en septembre 2022 de l’ancien secrétaire général du CNOSF, Didier Séminet, a en fait lâché ses coups. « On m’a invité en me disant que ma parole était libre, j’ai donc expliqué pourquoi j’étais en colère », a expliqué l’ex-président à l’Agence France-Presse (AFP). Ce dernier n’a pas digéré la sortie médiatique de Brigitte Henriques du 4 avril. Ce jour-là, celle-ci avait convoqué la presse pour donner sa version après un courrier de l’ancien président de l’instance évoquant des affaires dans lesquelles Mme Henriques pourrait, selon lui, être impliquée.
Lors de cette conférence de presse à la Maison du sport français, à Paris, l’avocat de Brigitte Henriques, Arash Derambarsh, avait dit se réserver le droit de porter plainte contre l’ex-président. « Et ça, c’est totalement inadmissible », s’est insurgé Denis Masseglia. « Que cet avocat menace de porter plainte contre moi, avec en toile de fond les anneaux olympiques, ce n’est pas possible. »
« La cabale continue ! »
Mardi 16 mai, face aux membres de l’instance, l’ex-président a lu un courrier détaillant tous les griefs qu’il a contre son ancienne protégée. Il a notamment affirmé que, selon lui, Brigitte Henriques n’était « plus à la hauteur des enjeux ». Après avoir évoqué de potentielles irrégularités financières, il a ensuite fait état de sa volonté de déposer plainte contre X « dans les prochains jours » pour abus de confiance auprès du Parquet national financier (PNF).
Dans un courrier, M. Masseglia explique que « cette plainte correspond à un besoin impératif, celui de savoir, savoir simplement la vérité ». Cette intervention n’a, bien sûr, pas été du goût de la présidente du CNOSF. « La cabale continue ! Cela confine au harcèlement. C’est inadmissible », a réagi Mme Henriques auprès de l’AFP. « Mon prédécesseur était mon premier soutien, il me connaît depuis des années, et parce que je ne souhaitais pas aller dans son sens aveuglément, il est devenu non seulement mon meilleur ennemi, mais le principal ambassadeur de sa propre haine à mon endroit. C’est triste ! », a-t-elle ajouté.
Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Paris, le 1er avril, et confiées à la police judiciaire parisienne, après les plaintes croisées de Brigitte Henriques et de son ancien bras droit Dider Séminet.
Source: Le Monde