Economie : pourquoi le défaut de paiement menace les Etats-Unis
Les Etats-Unis peuvent-ils faire faillite ? La question de la dette publique ne se pose ici pas uniquement. Explications.
Ces dernières semaines, l’administration du président Joe Biden multiplie les mises en garde sur un possible défaut de paiement. Une situation dans laquelle l’Etat fédéral américain se verrait dans l’incapacité de débourser le moindre centime pour payer ses fonctionnaires, verser des prestations sociales ou tout simplement rembourser ses créanciers. Ce scénario d’un défaut de paiement américain menace à partir du 1er juin prochain, si aucun accord n’est trouvé entre démocrates au pouvoir et l’opposition républicaine pour relever le plafond d’endettement public autorisé.
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Pourquoi le Congrès américain ne parvient pas à trancher ?
Pour comprendre la situation, il faut jeter un œil du côté de Washington. La Chambre des représentants est aujourd’hui tenue par une courte majorité républicaine, conservatrice, opposée au démocrate Joe Biden. Ces républicains emmenés par leur responsable, Kevin McCarthy, refusent de voter un relèvement du plafond maximal de la dette tant que Biden n’acceptera pas d’importantes coupes budgétaires. Aujourd'hui, les recettes fiscales sont plus faibles que les dépenses.
Le plafond de la dette - le niveau que l’Etat ne doit pas dépasser sous peine de voir son fonctionnement bloqué - est fixé à 31 400 milliards de dollars (29 000 milliards d'euros). Or, la première économie mondiale a atteint ce niveau au mois de janvier dernier. Jusqu’à présent, la machine continue de tourner grâce à des artifices comptables et des petits arrangements budgétaires, mais la situation ne peut pas durer.
Ce n'est pas la première fois que cette situation se présente
Le débat autour du relèvement du plafond de la dette américaine réapparaît régulièrement pendant le mandat des présidents, quels qu’ils soient. Mais cette fois-ci, les négociations tombent dans le contexte de campagne présidentielle. Ni le président sortant Joe Biden (candidat à un second mandat), ni le ténor de l’opposition conservatrice, Kevin McCarthy, ne veut apparaître comme le premier qui pliera aux injonctions de l’autre.
La préoccupation est la même aux Etats-Unis et en Europe : tailler dans les dépenses publiques. Une dette cela se paie un jour ou l’autre… Mieux vaut ne pas l’alourdir. On voit mal comment un accord ne pourrait pas intervenir d’ici la date couperet du 1er juin, mais le psychodrame commence à agacer les marchés financiers et les obligations d’Etat flambent. Une déroute financière de l’Etat américain provoquerait un cataclysme interplanétaire.
Source: franceinfo