Guerre en Ukraine : les attaques aériennes s’intensifient tandis qu’à l’est la bataille pour Bakhmout se poursuit

May 18, 2023
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Il s’agit de la neuvième attaque aérienne ciblant la capitale ukrainienne et sa région depuis le début du mois de mai. Une salve de missiles aériens, « sans précédent par leur puissance, leur intensité et leur variété », a, en effet, ciblé Kiev dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 mai, a annoncé l’administration de la capitale dans un communiqué publié à l’aube. Plusieurs explosions ont également retenti dans d’autres régions d’Ukraine, où la population a été priée de se mettre à l’abri.

L’armée de l’air ukrainienne a déclaré avoir détruit au total 29 des 30 missiles de croisière russes lancés sur le pays au cours de cette nouvelle attaque nocturne, dont 22 aériens, ainsi que quatre drones – deux modèles Shahed iraniens et deux autres de reconnaissance.

Ces attaques témoignent de l’intensification des raids aériens russes sur la capitale ainsi que dans le sud et à l’est du pays depuis plusieurs jours, alors que sur le front est, la bataille pour Bakhmout en cours depuis neuf mois fait rage, et qu’est attendue la contre-offensive ukrainienne.

Plusieurs villes de différentes régions ciblées

Dans la capitale, ce sont des missiles de croisière qui ont été lancés dans la nuit par des bombardiers stratégiques russes venus de la région de la mer Caspienne, puis des drones de reconnaissance ont survolé Kiev, a fait savoir l’administration de la ville. « Toutes les cibles ennemies dans l’espace aérien de Kiev ont été détectées et détruites », a-t-elle ajouté, un incendie s’étant toutefois déclaré dans une entreprise à la suite d’une chute de débris, sans faire de blessés, a expliqué sur Telegram le maire de la capitale, Vitali Klitschko.

A Odessa, ville du sud située au bord de la mer Noire, une personne a été tuée et deux autres blessées dans le port après qu’un missile russe abattu par la défense antiaérienne a percuté un site industriel, a annoncé sur Telegram le porte-parole de l’administration militaire de la région, Sergey Bratchuk.

L’armée de Kiev a également fait état de tirs de « missiles de croisière » dans l’oblast de Vinnytsia, dans le centre du pays, et les médias locaux ont rapporté des explosions à Khmelnytsky, à une centaine de kilomètres plus à l’ouest.

Dans la nuit de lundi à mardi déjà, l’Ukraine a affirmé avoir repoussé un nouveau déluge de feu en abattant six missiles hypersoniques russes Kinjal et douze autres engins, dont des missiles de croisière Kalibr, antiaériens S-400 et balistiques Iskander, mais aussi des drones de fabrication iranienne. Moscou a assuré, au contraire, avoir « touché toutes les cibles », dont des « points de déploiement des forces armées ukrainiennes » et des dépôts de munitions et d’armes occidentales.

De nouvelles avancées à Bakhmout revendiquées par Kiev

Sur le front est, l’armée ukrainienne a signalé mercredi de nouvelles avancées près de la ville de Bakhmout, ravagée par les bombardements et affrontements entre les forces russes et l’armée ukrainienne et où les combats se sont intensifiés ces dernières semaines, alors que la Russie continue d’envoyer de nouvelles unités, notamment des parachutistes. « Aujourd’hui nos unités ont pénétré jusqu’à 500 mètres dans certaines parties du front », a déclaré le porte-parole militaire Serhi Tcherevaty à la télévision ukrainienne.

Il a toutefois déclaré qu’il ne voyait aucun signe témoignant du fait que les forces russes manquaient de munitions, contredisant les déclarations du chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evgueni Prigojine, à la tête de l’assaut sur Bakhmout : « L’ennemi cherche à s’emparer de la ville à sa guise, en frappant avec tous les systèmes et tous les calibres. Il n’y a aucune pénurie d’obus. »

Les responsables ukrainiens ont par ailleurs affirmé, conformément aux dires de M. Zelensky, que les avancées des forces ukrainiennes autour de Bakhmout ne faisaient pas partie de la contre-offensive de l’armée, planifiée par Kiev pour repousser les forces russes de son territoire et attendue.

Visite de l’émissaire chinois et déraillement d’un train en Crimée

Ces nouvelles attaques ont été menées au lendemain de la prolongation, par Moscou et Kiev, de l’accord céréalier conclu en juillet 2022 pour deux mois supplémentaires – il expirait normalement jeudi soir. Ces dix derniers mois, il a permis d’exporter plus de 30 millions de tonnes de céréales ukrainiennes, et de soulager la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre.

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Par ailleurs, les médias d’Etat russes ont rapporté le déraillement d’un train de cinq wagons transportant des céréales en Crimée, occupée par la Russie, jeudi matin. Citant une source au sein des services d’urgence, l’agence de presse étatique RIA Novosti a déclaré que l’incident s’était produit non loin de la ville de Simferopol. Les chemins de fer de Crimée ont déclaré que le déraillement avait été causé par « l’intervention de personnes non autorisées » et qu’il n’y avait pas eu de victimes. Le gouverneur de la Crimée installé par la Russie, Sergueï Aksionov, a déclaré que les trains sur la section affectée de la ligne étaient suspendus.

Sur le front diplomatique, les nouvelles attaques contre l’Ukraine se sont produites pendant la visite de deux jours à Kiev d’un haut responsable chinois, Li Hui, représentant spécial pour les affaires eurasiatiques et ancien ambassadeur à Moscou. Selon Pékin, il est censé discuter du « règlement politique » du conflit.

La visite à Kiev de M. Li a eu lieu juste après une tournée européenne de M. Zelensky, au cours de laquelle il a reçu la promesse de nouvelles livraisons d’armes nécessaires pour lancer une grande contre-offensive. Une rencontre entre MM. Li et Zelensky est « possible », a déclaré mercredi à l’Agence-France Presse un haut responsable ukrainien et constituerait une première. La Chine, proche partenaire de Moscou, n’a jamais condamné publiquement l’invasion russe. Lors de son voyage, Li Hui doit également se rendre en Pologne, en France, en Allemagne et en Russie.

Les dirigeants membres du G7 se réunissent par ailleurs au Japon de vendredi à dimanche, afin de discuter d’un renforcement des sanctions économiques contre la Russie.

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Le Monde avec AP, AFP et Reuters

Source: Le Monde