Dans l’Indre, des dizaines de milliers de festivaliers se rassemblent pour le retour du Teknival, malgré l’interdiction préfectorale
Grand-messe de la musique techno qui se déroulait chaque année dans un lieu différent avant le coup d’arrêt de la pandémie du Covid-19, le Teknival est de retour en France jeudi 18 mai. Pour sa nouvelle édition informelle, il s’est installé dans le village de Villegongis dans l’Indre, près de Châteauroux. Ce, malgré l’interdiction de sa tenue par deux arrêtés pris mercredi, en amont de son dévoilement, par les six préfectures du Centre-Val de Loire, interdisant « l’installation illégale de tout rassemblement temporaire festif à caractère musical », jusqu’à lundi 22 mai à 15 heures.
Selon le maire de Villegongis Jean-Marc Sevault, qui s’est exprimé auprès de l’Agence France-Presse (AFP), les premiers véhicules des festivaliers ont afflué dans sa commune durant la nuit de mercredi à jeudi, avant d’élire librement domicile « sur un domaine privé, une parcelle de terre qui n’est pas cultivée », du lieu-dit du Fouillereau.
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A la mi-journée, des dizaines de voitures, camionnettes et même semi-remorques, certains immatriculés à l’étranger, ont continué d’affluer en masse, perturbant la circulation sur les petites routes environnantes, avec des files de plusieurs kilomètres. La préfecture de l’Indre évaluait « à 10 000 environ le nombre de teknivaliers » déjà présents sur les lieux de la manifestation interdite.
Autour de 30 000 festivaliers attendus
Une source proche des organisateurs a déclaré à l’AFP attendre environ 30 000 participants au plus fort de ce festival créé par des passionnés de rave-parties qui fête cette année sa trentième année et se tient en plein week-end prolongé de l’Ascension.
« On nous a mis devant le fait accompli, comme tout le monde, y compris les gendarmes », qui sont sur place pour encadrer l’événement, a estimé le maire du village, car le lieu du festival itinérant est toujours tenu secret jusqu’au dernier moment. « Maintenant que c’est lancé, il n’y a plus rien à faire à part faire en sorte que ça se déroule le mieux possible, dans de bonnes conditions et sans incident », a ainsi estimé M. Sevault.
« L’organisation de ce Teknival s’est faite sans déclaration préalable, ni donc concertation avec les services de l’Etat, qui se mobilisent néanmoins avec les collectivités locales de l’Indre pour garantir la quiétude des habitants et la sécurité, notamment sanitaire, des participants », a
de son côté souligné la préfecture, qui a activé un centre opérationnel départemental.
Un dispositif de sécurité et de secours est en cours de déploiement sur le terrain, a-t-elle ajouté elle, recommandant « fortement » d’éviter le secteur, où des contrôles sont réalisés par les forces de l’ordre sur la base des arrêtés préfectoraux.
Onze associations de diverses régions de France ont par ailleurs déployé sur le site du Teknival un dispositif sanitaire mobilisant cent trente bénévoles pour prodiguer soins et conseils aux participants, concernant notamment la consommation d’alcool, de stupéfiants ou encore la santé sexuelle.
Des photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux par des festivaliers montraient que les premiers murs de son, composés d’une accumulation de haut-parleurs, avaient commencé à diffuser de la musique à la mi-journée.
Renommé dans toute l’Europe, le Teknival a vu sa tenue perturbée par la pandémie de Covid-19, empêchant les grands rassemblements. La dernière édition « officielle » du festival avait eu lieu en mai 2019 sur le plateau de Millevaches, dans la Creuse, subissant des conditions météo particulièrement rudes pour la saison, avec notamment des chutes de neige.
Le Monde avec AFP
Source: Le Monde
