La der d'Harrison Ford, le baiser de Catherine Corsini et les tips sexuels de Michael Douglas
Deux films en compétition hier soir (Monster et Le retour), deux nouveaux aujourd’hui (Jeunesse et Black Flies) et des stars qui tombent comme autant d’étoiles filantes sur la Croisette. On n’est que jeudi et le Festival de Cannes a déjà pris son rythme de croisière.
L’événement du jour : La der d’Harrison Ford
Le cinquième volet d’Indiana Jones, le premier qui n’est pas réalisé par Steven Spielberg mais par James Mangold, et le dernier tourné par Harrison Ford, promis, juré. Et dire qu’Indiana Jones aurait pu ne pas être lui. Steven Spielberg le voulait, mais George Lucas n’était pas chaud : à l’époque, en 1980, il craignait la confusion avec Han Solo, son personnage de Star Wars. Pour ce nouveau projet imaginé ensemble, les deux hommes ont approché Nick Nolte, Jeff Bridges, Bill Murray, avant de choisir Tom Selleck, encore peu connu. Mais ce dernier s’est désisté au dernier moment pour endosser le rôle de Magnum. Spielberg est alors revenu à la charge et a finalement réussi à convaindre Lucas qu’Harrison Ford était leur homme.
La polémique du jour : Un « Retour » pas si agité
Maltraitances ? Scènes de sexe problématiques ? Le retour à Cannes de Catherine Corsini avec Le Retour, deux ans après La Fracture, s’annonçait compliqué. Mea culpa de la réalisatrice qui a estimé en conférence de presse qu’elle ferait « plus attention avec ses acteurs à l’avenir ». Les comédiens du film ont, eux, mis en avant la « bienveillance » de la réalisatrice et de l’équipe à leur égard. La veille, la productrice Elisabeth Perez, sa compagne, avait pris soin de désamorcer la controverse pour que la fête soit le moins gâchée possible. « Catherine est extrêmement angoissée. Par moments, elle est éruptive, a-t-elle reconnu, mais elle n’est pas méchante, il n’y a pas de perversité ». « Les personnes qui ont mal vécu le tournage, jamais Catherine n’a haussé la voix contre eux », a-t-elle encore souligné, rapportant uniquement « quelques disputes avec sa première assistante à propos du travail ». Mais Elisabeth Perez assure ne pas s’expliquer l'« acharnement » dès l’annonce de la possible sélection du film à Cannes : « nous sommes des femmes, il y a une équipe à 70 % féminine. Les gens les plus virulents sont des garçons. Ça interroge, ça questionne. » « Nous aussi, on peut dire qu’on a été harcelées, sous pression. On a été blessées, on espère que le cinéma va prendre le pas. Le film est à mille lieues de toutes les choses un peu dégoûtantes qu’on a entendues sur nous. » Cela n’a pas eu de conséquence sur la sélection du film en compétition, mais quand même incité le CNC à retirer son soutien financier, créant un trou d’environ 400.000 euros dans le budget du film.
La photo du jour : Elles s’aiment envers et contre tout
Catherine Corsini à gauche et sa productrice et compagne Elisabeth Perez lors du photo call du film Le retour le 18 mai à Cannes - Daniel Cole/AP/SIPA
L’indiscrétion du jour : Michael Douglas en toute intimité
Quand on parle de scènes de sexe, Michael Douglas est à l’affût. Lors d’une masterclass organisée en son honneur, l’acteur de 78 ans a plaisanté sur le fait qu’il était devenu « un expert en la matière ». Son secret ? « Les répétitions, a-t-il confié. C’est comme quand vous répétez une scène de combat, vous devez mettre au point la chorégraphie. Vous commencez très lentement et puis vous vous mettez sur un rythme plus rapide. » Ne lui parlez pas des « coordinateurs d’intimité » qui ont fait leur apparition ces dernières années pour rassurer les acteurs lors de scènes intimes. L’acteur a une méthode bien à lui de mettre en confiance sa partenaire. « Lorsque vous jouez une scène d’amour, c’est important que l’actrice ne croie pas que vous profitez de la situation. Vous lui dites en amont : je vais mettre ma main ici, vous mettez votre main là et puis on s’embrasse », a ajouté le comédien. « Si vous réussissez, ça va paraître spontané, alors que tout est très bien chorégraphié », a précisé Michael Douglas dont l’addiction au sexe, à l’époque de Basic Instinct en 1992, lui a valu de se faire soigner.
Le chiffre du jour : 212 (minutes)
Ce n’est pas la durée du plus long baiser, mais du plus long film de la compétition. Jeunesse, documentaire du Chinois Wang Bing, habitué des films-fleuves sur les laissés-pour-compte de son pays, dépeint en 3h32 la vie des travailleurs du textile dans une cité à 150 kilomètres de Shanghai. Après Laura Poitras (Toute la beauté et le sang versé) à Venise et Nicolas Philibert (Sur l’Adamant) à Berlin, un documentaire pourrait décrocher la palme pour ce qui apparaîtrait alors comme le grand chelem du cinéma pour un genre qui suscite un net regain d’intérêt.
La citation du jour : « Qui est le monstre ? »
Le cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda a eu l’honneur d’être le premier à présenter son film en compétition : Monster, un drame sur le harcèlement en milieu scolaire. Le film est d’abord raconté du point de vue du professeur puis de celui de son élève. « Je voulais que le spectateur soit capable de chercher, de la même façon que le font les personnages dans le film, qui est le monstre ? Il se trouve que c’est une école primaire mais quand une institution met tout en haut de ses priorités le fait de se protéger, ce qu’il s’est réellement passé n’a pas d’importance », a souligné le réalisateur, palmé d’or à Cannes pour Une Affaire de famille, reprenant ainsi l’une des répliques de la directrice de l’école.
A suivre demain : « Vincent doit mourir »… vraiment ?
Comédie noire mâtinée de fantastique, Vincent doit mourir de Stephan Castaing arrive à Cannes précédé d’une excellente réputation. Le film, interprété par Karim Leklou et Vimala Pons, est à découvrir demain à la Semaine de la critique. 20 Minutes y sera !
Source: 20 Minutes