Cannes 2023 : pourquoi " Flo ", le biopic sur Florence Arthaud, provoque la colère de sa famille
« Flo », la première fiction de la documentariste Géraldine Danon, est présenté ce vendredi soir au festival de Cannes. Dans ce biopic, Florence Arthaud, première - et seule - femme à avoir remporté la Route du Rhum en 1990, est interprétée par la jeune actrice Stéphane Caillard.
Mais ce long-métrage suscite la colère de la famille de la navigatrice, décédée en 2015 lors d’une collision entre deux hélicoptères qui participaient au tournage de l’émission de télé-réalité Dropped en Argentine. Sa fille, Marie Arthaud-Lingois, s’inquiète que le film donne « une mauvaise image » de sa mère. Elle a même intenté un référé pour obtenir le scénario du long-métrage.
Sa demande a été rejetée mi-avril par le tribunal de Paris. Il a estimé qu’aucun « des éléments produits » par la fille de Florence Arthaud « ne permet de confirmer les craintes qu’elle exprime de voir exposer » la vie de sa mère « de manière dégradante de nature à porter atteinte à sa mémoire ».
Mais alors, sur quoi se basent les inquiétudes de Marie Arthaud-Lingois ? Elle soutient que certains éléments du livre de Yann Queffélec « La mer et au-delà », biographie de Florence Arthaud publiée en 2020 dont s’inspire le biopic, « portaient atteinte à la mémoire » de sa mère. Elle craint que le scénario du film « réitère ces atteintes et constitue à son tour une ingérence dans sa propre vie privée », selon l’ordonnance de référé rendue mi-avril. Elle pointe également des passages du livre où la navigatrice « est alcoolisée, négligée ou encore en manque de notoriété ».
« Ils ne connaissent qu’une petite partie de la vie de Florence »
Le tribunal a souligné que le livre relate la vie de Florence Arthaud « sous forme de récit romancé » et que ce récit a « lui-même vocation à servir une nouvelle oeuvre de fiction ». Les juges ont également noté que Géraldine Danon avait fait part « des liens d’amitié qu’elle entretenait elle-même avec la navigatrice ».
Dans nos colonnes, la réalisatrice de « Flo » rappelle que la famille critique son film « sans l’avoir vu ». « On ne s’est jamais lâchées. C’est vraiment une amie intime. Elle est la marraine de mon fils, jusqu’à la veille de son décès on communiquait », nous a-t-elle même confié. « Après, chacun a sa vision d’un personnage. Même quand on en est proche, c’est une interprétation. J’ai essayé d’être au plus près de mon ressenti d’elle et des couleurs de sa personnalité que j’avais envie de montrer. »
« Sa vie est sensationnelle mais il n’y a pas de sensationnalisme. (...) Elle était très lumineuse, j’ai voulu garder cette lumière tout du long, tout en m’intéressant à ses démons, à ce qui la rendait triste, à ses brisures », a aussi raconté la réalisatrice à l’AFP.
Source: Le Parisien