Téléphonie mobile : l’éradication des zones blanches s’éternise

May 19, 2023
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Jean-Noël Barrot (au centre), ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications, inaugure une antenne 4G à Arpajon-sur-Cère (Cantal), le 23 août 2022. JÉRÉMIE FULLERINGER / LA MONTAGNE / MAXPPP

Lorsque nous l’appelons sur son portable, Quentin (il ne souhaite pas donner son nom), le gérant du camping de l’étang des Bois à Vieilles-Maisons-sur-Joudry (Loiret), est sur la route. Un coup de chance. « Si j’avais été à la réception du camping, vous n’aviez aucune chance de me joindre sur mon mobile. Sur place, on ne capte rien… », se désespère-t-il. La plage de la base de loisirs qui borde le camping y gagne en tranquillité. Mais l’absence de réseau mobile complique le travail du gérant et de ses salariés, contraints d’échanger par talkies-walkies.

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« Entre l’étang des Bois, le port de Grignon et la voie verte le long du canal d’Orléans, la commune dispose de trois sites remarquables. Mais comment, de nos jours, développer des activités touristiques sans un bon réseau mobile ? », interroge Daniel Leroy, le maire de Vieilles-Maisons-sur-Joudry. D’où son impatience à voir surgir dans les prochaines semaines, sur un terrain communal à l’orée d’un bois, un pylône regroupant les antennes des quatre opérateurs mobiles (Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR).

Cet équipement, des milliers de communes françaises situées en zone blanche l’attendent aussi. Le 18 juillet 2017, quelques semaines après son arrivée à la présidence de la République, Emmanuel Macron avait promis devant la conférence nationale des territoires au Sénat « de parvenir à une couverture intégrale en haut et très haut débit d’ici la fin de l’année 2020 ». Le calendrier a donc très largement dérapé.

Amorcer le mouvement

Signé en janvier 2018 entre le gouvernement, le régulateur (l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse, Arcep) et les opérateurs afin d’éradiquer 5 000 parcelles de l’Hexagone où les portables ne captent pas, sinon très mal, un accord dit « New Deal » a permis d’amorcer le mouvement. Selon le décompte arrêté par l’Arcep fin 2022, 2 179 sites ont été mis en service depuis le lancement de l’accord et 1 580 supplémentaires sont attendus dans les deux prochaines années. Mais cela laisse encore près de 1 200 zones blanches à couvrir.

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Et ce plan ne sera probablement pas achevé avant 2027. Les délais administratifs et de construction, le manque de points hauts disponibles susceptibles d’accueillir une antenne, mais aussi l’opposition locale que peut parfois engendrer son implantation en milieu rural ralentissent les installations. Deux années s’écoulent généralement entre l’identification d’une zone blanche à couvrir et la mise en service de l’équipement.

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Source: Le Monde