Deuxième concert de Metallica au Stade de France : plus de monde, plus de lumières, plus de souffle

May 20, 2023
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La blague était répétée dès mercredi après le premier passage de Metallica au Stade de France : « Pas de rappel ce soir ? Si, mais il aura lieu vendredi ! » Maigre consolation pour tous ceux qui n’avaient pas le temps, ou les moyens, d’acheter le pack 2 jours, de se payer un logement, les transports, etc. Mais pour les autres, assister à la prestation de ce vendredi 19 mai, c’était largement plus qu’un rappel ou qu’une suite : un complément indispensable !

Après les passages, applaudis, de Mammoth WVH (le groupe du fils d’Eddie Van Halen, Wolfgang) et d’Architects, Metallica déboule sur sa scène circulaire encore plus tard que mercredi, à 20h45. Le temps d’entendre les deux introductions, le « It’s A Long Way To The Top (If You Wanna Rock’n’Roll » d’AC/DC et « L’Estasi dell’Oro » d’Ennio Morricone, il est donc déjà 20h50 lorsque les Américains attaquent férocement avec « Creeping Death ». Un horaire légèrement plus tardif mais pas gênant, au contraire.

Comme les éclairages ont également été repensés pour mettre davantage en valeur les musiciens, on s’immerge davantage et immédiatement dans le concert. Les artistes sont cependant toujours habillés en noir — alors qu’ils arpentent un anneau de la même couleur — sauf Kirk Hammett, qui tente une tenue « Las Vegas » du meilleur goût, avec motifs d’os sur les jambes de son pantalon, et sortira une guitare violette flashy lors de « King Nothing ». Lui prend la lumière comme jamais, de quoi se faire un brin chambrer par le chanteur et guitariste James Hetfield, qui plaisante aussi sur la batterie jaune canari de son compère Lars Ulrich.

« 72 Seasons » déchaîne déjà les foules

Le Stade de France est bien davantage rempli que mercredi, des milliers de personnes en plus, peut-être 10 000. Nous sommes vendredi, ça se sent. Un public dont les deux tiers étaient déjà présents deux jours auparavant, si l’on en croit les bras levés lorsque James Hetfield pose la question. Et qui réagit au quart de tour après l’entrée du tonnerre que constitue « Creeping Death », suivi de « Harvester of Sorrow », puis de « Cyanide », un titre un peu oublié de « Death Magnetic » (2008).

Après « King Nothing », Metallica met en valeur son dernier opus, « 72 Seasons ». Et il faut bien avouer que le morceau éponyme passe étonnamment bien la rampe, les spectateurs se déchaînant comme s’il s’agissait déjà d’un classique du groupe. Vu la réaction provoquée, la chanson a quelques chances de figurer longtemps dans le répertoire de la formation. Plus sans doute qu’« If Darkness Had a Son » ou « You Must Burn ! », joués dans la foulée, avec un bon vieux « Welcome Home (Sanitarium) » des familles qui vient s’intercaler entre les deux.

Comme mercredi, des pauses, permettant à la batterie de disparaître de la scène avant qu’une nouvelle n’apparaisse plus loin, cassent quelque peu le rythme, mais elles nous semblent moins longues que deux jours auparavant.

Les classiques « One » et « Enter Sandman » cette fois au programme

Quoi qu’il en soit, la deuxième partie du concert va, elle, mettre tout le monde d’accord, sur le fond comme la forme. Après l’instrumental « The Call Of Ktulu », Hetfield saisit en effet une guitare acoustique, et lance « The Unforgiven », lors duquel les portables s’illuminent dans l’arène. Gros coup sur la tête avec le pesant « Wherever I May Roam », puis le rapide « Moth Into Flame ». Metallica est même surpris en flagrant délit d’excès de vitesse lors d’un épique « Battery », où Ulrich, la caméra en témoigne, transpire et tire la langue comme jamais !

La reprise de l’hymne traditionnel irlandais « Whiskey In The Jar » (popularisé par Thin Lizzy) permet le moment le plus convivial de la soirée. Les rondes infernales entamées dans le « snake pit » (l’espace réservé aux fans ultimes au centre de la scène circulaire) ou ailleurs dans la fosse laissent place à quelques gigues non moins endiablées. Mais la soirée se termine toutefois sur une note franchement metal, avec les deux classiques absolus qui avaient tant manqué aux spectateurs qui ne pouvaient venir que mercredi : les légendaires « One » et « Enter Sandman ».

James Hetfield lors du premier concert mercredi au Stade de France. LP/Arnaud Dumontier

Source: Le Parisien