Climat : le gouvernement va lancer une consultation pour préparer un réchauffement jusqu’à + 4 °C
Le gouvernement va donner mardi le coup d’envoi de la consultation devant définir une nouvelle stratégie pour adapter la France aux enjeux du réchauffement climatique qui, dans une « hypothèse pessimiste » pourrait aller jusqu’à 4 °C d’ici 2100, a-t-il annoncé dimanche.
En février, le gouvernement a installé un Comité de pilotage ministériel, chargé de dessiner le troisième plan national d’adaptation au changement climatique, le PNACC3, avec pour objectif de le finaliser d’ici la fin de l’année.
« La réalité globale du réchauffement climatique s’impose (….) il faut donc se préparer concrètement à ses effets inévitables sur notre territoire et sur nos vies. C’est pourquoi nous voulons doter notre pays d’une trajectoire claire en termes d’adaptation […] dont les implications seront déclinées dans tous les secteurs, à tous les niveaux dans tous les territoires », annonce le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, dans un communiqué.
Il s’agit selon lui de « construire un modèle de résilience de notre société au plus près des réalités du terrain et d’éviter la mal-adaptation ».
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Un scénario correspondant à « l’absence de mesures additionnelles »
Le précédent plan national, établi en 2011 et révisé en 2018, se fondait sur une augmentation de la température moyenne mondiale de 2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle, ce qui pour la France, où le réchauffement est environ 50 % plus élevé, correspondrait à une hausse d’environ 3 °C d’ici 2100.
Mais le gouvernement envisage désormais d’y ajouter un « scénario plus pessimiste » correspondant « à la tendance probable en l’absence de mesures additionnelles », dans lequel le réchauffement mondial serait de 3 °C, et donc de 4 °C en France métropolitaine.
L’une des questions soumise à la consultation est donc : « que pensez-vous d’une trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation de la France (TRACC) dont les niveaux seraient de +1,5 °C en 2030, +2 °C en 2050 et +3 °C en 2100 au niveau mondial, soit un niveau de réchauffement en France métropolitaine de +2 °C en 2030, +2,7 °C en 2050 et +4 °C en 2100 ? »
La France en est aujourd’hui à environ 1,7 °C.
Emmanuel Macron a-t-il raison de vouloir faire une « pause » dans les règles environnementales européennes ? Débattez !
Canicules, montée des eaux… des risques très importants
Dans ces scénarios, des risques accrus sont à prévoir pour la montée des eaux, la perte d’enneigement, les sécheresses ou encore les canicules.
Face à cela, le gouvernement, outre les mesures déjà mises en œuvre (plan Eau, Fonds vert…) propose la mise en place de trois chantiers.
Le premier visera à mettre à jour les différents référentiels (Drias, Drias Eau, Climadiag) sur lesquels s’appuient les autorités pour anticiper les effets du réchauffement climatique.
Le deuxième sera un plan d’accompagnement des collectivités locales « en première ligne pour améliorer la résilience de leur territoire » tandis que le troisième mettra en place des études de vulnérabilité pour adapter l’activité économique.
Source: Ouest-France