Essai Abarth 500e : au volant de l’électrique qui va faire du bruit !
Le faire-savoir est parfois aussi important que le savoir-faire. Les propriétaires d’Abarth, par exemple, adorent que leur bombinette fasse un bruit spectaculaire, même si ces « vocalises » ne proviennent que d’un petit moteur. Emettre une sonorité suggestive fait partie de l’ADN de la marque au Scorpion. Alors, imaginez le désarroi des ingénieurs italiens quand Abarth a décidé d’embrayer sur l’électrique, une technologie par nature silencieuse ! La solution trouvée pour cette toute nouvelle Abarth 500e, la première production maison dépourvue d’un bloc essence ? Un générateur de son, généreusement dimensionné et placé à l’arrière, s’occupe de produire des décibels que ne renierait pas une Abarth essence. L’idée n’est pas nouvelle même si, jusqu’à présent, les tentatives proposées par d’autres constructeurs, ne nous ont guère convaincus. Mais l’officine italienne a fait les choses en grand - en faisant enregistrer le son des quatre-cylindres maison par des spécialistes du son - et, franchement, l’illusion fonctionne… en ville !
Un bruit rigolo en ville… et vite fatigant au-delà
Ainsi, à l’arrêt, il suffit de jouer avec l’accélérateur pour générer des « broaaa-broaaa » assez réalistes pour faire sourire les enfants de tout âge et faire grincer des dents les écolos ! En s’élançant, la fantaisie fonctionne encore aux allures urbaines, avec une sonorité sourde qui évolue au fil de la prise de vitesse. Bref, le système fonctionne plutôt bien ville. Mais les choses se corsent quand on s’en s’éloigne. Dès lors, de rigolo, le bruit devient vite lassant car il manque, dans cette simulation du bruit d’un moteur essence, des passages de vitesses… jusqu'à donner l’impression que le bloc « mouline ». Bref, après quelques minutes de route on n’a qu’une envie, désactiver ce gadget. Ce qui requiert de s’arrêter et de farfouiller dans des sous-menus de l’écran-compteur. Un bouton « on/off » n'aurait pas été du luxe.
Un châssis sain et bien plus équilibré que sur l’ancienne génération © DR
Une petite boule de muscle
Le silence revenu, on réalise alors que cette nouvelle Abarth, qui déboule en concessions à la fin du mois en cours, s’avère une authentique électrique. En bien plus énervée que sa matrice Fiat 500e, grâce à son bloc de 154 ch, quand la Fiat affiche 95 ou 118 ch selon la taille de sa batterie (23,8 et 42 kWh). L’Abarth reste moins puissante qu’une Mini Electric (184 ch), mais cela ne l’empêche pas de revendiquer passer de 0 à 100 km/h plus vite qu’elle - en 7 secondes contre 7,3 secondes. Avec l’arrivée instantanée du couple (235 Nm) propre à l’électrique, la petite italienne est une petite boule de nerfs, qui met son train avant d’autant plus à l’épreuve que notre premier contact a eu lieu sur des routes parfois détrempées. L’électronique bosse dur pour contrôler la motricité, ce qui n’empêche pas la voiture d’apparaître homogène car Abarth n’a pas raidi exagérément les suspensions. Les habitués des 500/595/695 trouveront même étonnamment confortable cette 500e qui, sans faire dans la douceur, absorbe bien les saignées et autres défauts de la chaussée.
Passé 120 km/h, les accélérations deviennent plus timides © Abarth
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Une conduite "une pédale" convaincante
Voilà donc une puce de ville plutôt séduisante, elle qui propose, dans deux de ses trois modes (Scorpion Street et Turismo), une conduite « une pédale » bien gérée. De quoi optimiser l’autonomie annoncée à 265 km en cycle WLTP grâce à sa batterie de 42 kWh (puissance de charge maxi 85 kW). Evidemment, il faut tabler sur beaucoup moins avec le pied lourd sur des routes que l’on choisira de préférence sinueuses. Car si cette petite Abarth est vive aux basses vitesses, ses accélérations se calment franchement au-delà de 120 km/h (maxi à 155 km/h). Au moins, au volant, on ne ressent pas trop que cette courte berline (3,63 m) affiche ses 1 400 kg sur la balance. Autant dire que sans révolutionner le genre, cette nouvelle Abarth 500e a ce qu’il faut pour séduire la clientèle citadine des beaux quartiers. Surtout que la marque italienne n’est pas (trop) gourmande sur les tarifs : la nouvelle venue s’affiche dès 36 900 €, quand une Mini Electric démarre à 37 400 € avec une batterie de seulement 32,6 kWh.
Source: L'Automobile Magazine