Un hommage à Dominique Venner, figure de l’extrême droite identitaire, interdit à Paris

May 21, 2023
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La Préfecture de police (PP) de Paris a interdit une réunion qui devait se tenir dimanche 21 mai à Paris en hommage au théoricien de l’extrême droite identitaire Dominique Venner, qui s’est suicidé il y a dix ans jour pour jour dans la cathédrale Notre-Dame.

« Il existe des risques sérieux pour que, à l’occasion de cet hommage, des propos incitant à la haine et à la discrimination (…) soient tenus », justifie le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, dans son arrêté publié vendredi. La PP rappelle par ailleurs la condamnation de Dominique Venner à dix-huit mois de prison pour son appartenance à l’Organisation armée secrète (OAS), groupe terroriste clandestin opposé à l’indépendance de l’Algérie.

Ancien parachutiste, militant dans les années 50 au mouvement néofasciste Jeune Nation puis membre de l’OAS, Dominique Venner, spécialiste des armes à feu, s’est donné la mort avec un pistolet le 21 mai 2013, à 78 ans, devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame. Présidente du Front national à l’époque, Marine Le Pen avait exprimé son « respect » envers M. Venner en estimant que son geste « éminemment politique » était une tentative de « réveiller le peuple de France ».

Une petite foule rapidement dispersée

La réunion, organisée par l’Institut Iliade et intitulée « Dominique Venner, la flamme se maintient », devait se tenir dimanche de 15 heures à 19 heures au Pavillon Wagram, dans l’ouest de Paris. Mais vers 15 heures une quinzaine de policiers se tenaient devant la salle, fermée. Une petite foule venue assister au colloque s’est rapidement dispersée.

« A 14 h 30, le tribunal administratif n’avait pas encore statué sur le référé-liberté déposé par l’Institut Iliade », a affirmé dans un communiqué ce cercle de réflexion de la mouvance identitaire. « Il est sans précédent, en démocratie, qu’un colloque organisé par une association culturelle se voit interdire une réunion publique organisée dans un lieu privé », souligne l’organisation, annonçant un double recours au fond devant le tribunal administratif et le Conseil d’Etat.

Début mai, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, avait demandé aux préfets d’interdire à l’avenir toutes les manifestations « de l’ultradroite ou de l’extrême droite », après une polémique suscitée par un défilé à Paris le 6 mai. La Préfecture de police de Paris a interdit six rassemblements le week-end dernier. Un colloque et une manifestation organisés par l’Action française ont finalement pu avoir lieu, après un aval de la justice administrative.

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde