Festival de Cannes 2023 : Niney ouvre " Le Livre des solutions " à la dépression de Gondry et c’est drôle

May 22, 2023
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Ils s’entendent comme larrons en foire et c’est bien normal. Pierre Niney incarne un cinéaste inspiré de Michel Gondry dans Le Livre des solutions qui a reçu un accueil triomphal à la Quinzaine des Cinéastes du Festival de Cannes. Le cinéaste avait connu un gros passage à vide au moment de la postproduction de L’Ecume des jours (2013).

« C’était fou de jouer Michel pour Michel et devant Michel, confie Pierre Niney à 20 Minutes. Il se montrait bien plus compréhensif et doux que son alter ego du passé qui est très difficile à vivre pour son entourage et son équipe. » C’est parce qu’il a arrêté subitement son traitement contre la bipolarité que le héros de cette autobiographie romancée et hilarante se réfugie dans ses Cévennes d’origine.

Une autobiographie hilarante

« Pierre m’avait sous la main pour me poser toutes ses questions sur le comportement de son personnage, insiste Michel Gondry qui n’avait pas réalisé de long métrage depuis Microbe et Gasoil (2015). Il pouvait se renseigner à la source puisque la source, c’est moi. » Cela donne des scènes hilarantes surtout quand le cinéaste discute avec sa monteuse incarnée par Blanche Gardin. Aussi pénible que génial, cet artiste fait des merveilles et des dégâts pour la plus grande joie du spectateur. « Ce qui a l’air délirant est réellement arrivé et ce qui semble anodin a été inventé par Michel », décrypte Pierre Niney.

L’acteur est proprement tordant dans cette comédie qui analyse le processus créatif avec un sens de l’autodérision réjouissant. « Je ne crois pas qu’il soit indispensable de souffrir de dépression pour être un grand artiste mais il est certain que beaucoup le sont, commente Pierre Niney. C’est sans doute une question de sensibilité. » Le Livre des solutions décrit ces souffrances que tente de soulager la tante de l’auteur (admirable Françoise Lebrun).

« Je me refuse à croire qu’une blessure puisse être génératrice de création, insiste Michel Gondry. Ce tournage qui évoque l’une des pires périodes de ma vie a été l’un des plus heureux. » Ce bonheur est communicatif devant l’imaginaire foisonnant du Michel Gondry d’hier et d’aujourd’hui sublimé par la performance d’un Pierre Niney entre fantaisie douce et folie douloureuse.

Source: 20 Minutes