Immobilier : la baisse des ventes se poursuit, les professionnels inquiets

May 22, 2023
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Les biens ne trouvent pas preneurs, les primo-accédants abandonnent leurs rêves de propriété, le monde du BTP tape du poing sur la table alors que les banques promettent de réfléchir

Rien ne va plus dans le marché de l'immobilier, au point de pousser le patron du Medef à demander que le logement devienne la nouvelle grande cause nationale. Les indicateurs sont, il est vrai, dans le rouge.

Après une hausse exceptionnelle jusqu'en avril 2021, la baisse des ventes de logements anciens se poursuit au niveau national et on retrouve aujourd'hui le niveau enregistré avant le Covid.

En un an, et avec une baisse de 8,1 %, le volume des transactions de logements anciens en France atteint 1 083 000. À ce rythme, il pourrait repasser sous la barre du million avant la fin de l'été. Et inutile, selon la note de conjoncture des notaires de France, de compter sur le printemps, traditionnelle saison des ventes, actuellement mis à mal par l'inflation et la hausse des taux, un contexte auquel il convient également d'ajouter la rénovation énergétique devenue obligatoire. Ça fait beaucoup. Une bonne nouvelle ? Après la décélération progressive de la hausse des prix constatée depuis septembre 2022, ils ne seraient plus qu'en très légère hausse à la fin mai 2023 (+1,3 % sur un an).

Du côté des réservations de logements neufs auprès des promoteurs immobiliers, la tendance est là aussi morose avec une chute au premier trimestre 2023 sous la barre des 20 000, un niveau historiquement bas, selon les statistiques provisoires du ministère de la Transition écologique. Avec 19 487 logements réservés, 41 % de moins qu'un an auparavant, la commercialisation marque donc un quatrième trimestre de baisse consécutif et s'installe même en dessous de son niveau du deuxième trimestre 2020, en plein confinement.

Les banques prêtes à discuter ?

Les promoteurs pâtissent encore d'un contexte économique très défavorable, pris entre la hausse des coûts de construction, l'effet "guerre en Ukraine" et les difficultés d'accès au crédit pour les acquéreurs. "Quand l'État prendra-t-il la véritable mesure du risque de bombe économique, sociale et sociétale que représente la crise du "pouvoir d'habiter" à laquelle font face nos concitoyens ?", s'interrogent les présidents de six fédérations (FFB, Pôle Habitat, Fnaim, FPI, Unis, Procivis).

"C'est une catastrophe", poursuit Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers. "On fait -41 % sur les chiffres 2022 qui étaient déjà mauvais", dit-il, craignant de graves conséquences pour les entreprises et l'emploi.

Face au "ralentissement notable" du crédit immobilier constaté depuis "début 2022", les banques françaises seraient toutefois prêtes à "discuter" d'assouplissements réglementaires, a déclaré dans le Parisien la directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), Maya Atig.

Les banques ont en effet la possibilité de déroger aux règles selon lesquelles elles ne peuvent prêter qu'à condition que le taux d'effort, c'est-à-dire le montant total des dépenses liées à l'habitation rapporté aux revenus, ne dépasse pas 35 %, et pour 25 ans maximum (ou 27 ans en cas de travaux préalables à l'emménagement).

Des prix toujours élevés en Corse

En Corse, au quatrième trimestre 2022, le prix médian des appartements anciens était de 3 870 euros/m2, soit une hausse de 9 % en un an. Celui des maisons anciennes ? 519 300 euros, soit une hausse de 12,2 %

Source: Corse Matin