Les vols intérieurs courts officiellement interdits en France : quelles sont les lignes concernées ?
Les vols aériens intérieurs sont désormais interdits en France lorsqu’un trajet en train de moins de 2 h 30 est possible. La mesure, la plus emblématique de la loi climat 2021, vient d’être publiée par décret au Journal officiel.
Mais si le gouvernement se félicite d’une « étape essentielle et d’un symbole fort pour atteindre la neutralité carbone », force est de constater que la mesure a perdu de sa substance par rapport à l’idée originale. Au départ, la Convention citoyenne pour le climat, qui avait émis l’ambition, réclamait de renoncer aux lignes intérieures en cas d’alternatives de moins de 4 h en train. C’est finalement le temps de 2 h 30 qui a été retenu.
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La ligne Rennes - Charles-de-Gaulle sauvée
D’autres assouplissements sont venus par la suite : l’interdiction ne concerne pas les vols en correspondance, ni ceux où l’alternative ferroviaire nécessite de changer de train entre les gares. Pourront aussi être conservées les lignes aériennes lorsque l’alternative ferroviaire ne dispose pas d’une fréquence suffisante, n’a pas d’horaires adaptés ou ne permet pas de rester plus de huit heures sur place, dans la journée, tout au long de l’année.
Des conditions qui permettent de sauver les liaisons Rennes - Paris-Charles-de-Gaulle, Lyon - Paris-Charles-de-Gaulle et Lyon - Marseille, « les trajets ferroviaires ne permettant pas d’accéder suffisamment tôt le matin à l’aéroport, ou d’en partir suffisamment tard le soir », explique le site Service public.
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D’autres exceptions
Le calcul du trajet gare à gare permet aussi de sauver d’autres rotations aériennes très fréquentées. En principe, « ce calcul doit s’effectuer entre des gares desservant les mêmes villes que les aéroports respectivement concernés ». Mais une exception existe : « Lorsque le plus important de ces deux aéroports, au vu du trafic moyen constaté au cours des sept dernières années, est directement desservi par un service ferroviaire à grande vitesse, la gare prise en compte (…) est celle desservant cet aéroport ».
Ainsi, pour les vols vers Roissy-Charles-de-Gaulle, ce n’est pas une gare parisienne qui est prise en compte, mais la gare TGV Aéroport Charles-de-Gaulle 2. Une nuance qui permet aux vols Bordeaux - Paris-Charles-de-Gaulle ou Nantes - Paris-Charles-de-Gaulle de se maintenir, car les trajets en train se retrouvent, avec ce mode de calcul, à plus de 2 h 30.
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Seules trois lignes sont concernées
Alors, avec autant de conditions d’application, combien de lignes aériennes sont véritablement concernées par la mesure ? Seulement trois : Paris-Orly - Nantes, Paris-Orly - Lyon et Paris-Orly - Bordeaux.
En pratique, cela ne devrait rien changer aux actuelles rotations, puisque les dites lignes ont déjà été supprimées, le gouvernement ayant contraint Air France à renoncer aux liaisons concernées en contrepartie d’un soutien financier en mai 2020. Le décret empêche surtout aux concurrents de se positionner sur ce marché.
« Une future amélioration des services ferroviaires, avec des fréquences suffisantes et des horaires satisfaisants, notamment pour les besoins des correspondances, pourra permettre l’interdiction de nouvelles liaisons aériennes. » C’est au ministre des Transports de mettre à jour, avant chaque saison, la liste des lignes aériennes interdites. Un examen de l’impact concret de la mesure est prévu dans deux ans.
Source: Le Télégramme