Le remplaçant des cartes Visa et Mastercard choisit la France
Le nouveau standard européen du paiement mobile pointera le bout de son nez, et il a choisi la France et l’Allemagne en premier lieu. Dans le cadre d’un projet pilote en fin d’année, les particuliers vont pouvoir tester et commencer à payer avec le nouveau système censé aller casser le duopole Visa et Mastercard dans le paiement. Les mois ont passés depuis mars 2022 et l’abandon des parties prenantes à l’idée de développer une carte de paiement. Mais après un an de travail, la quinzaine d’acteurs derrière le projet européen ont rendu une première version de leur copie.
La solution de paiement européenne est née sous l’égide d’une société baptisée EPI (European Payments Initiative), lancée en 2020 et pilotée par ses actionnaires BFCM, BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole, Deutsche Bank, DSGV, ING, KBC, La Banque Postale, Société Générale, Nexi et Worldline, dans laquelle se sont récemment ajoutés Belfius, DZ Bank, ABN Amro et Rabobank. Il fallait bien ça pour rivaliser avec le duopole des deux puissants émetteurs de cartes américains. Comme Wordline dans les terminaux de paiement, ils profitent d’une assise mondiale impressionnante.
Les banques en France comme dans le reste des pays européens comptent pouvoir l’utiliser en guise d’alternative. En passant par l’intermédiaire de Visa ou de Mastercard, elles perdent forcément une part dans leur pouvoir de décision dans les paiements, et une parts des revenus des commissions d’interchange aussi. D’ailleurs, il n’est jamais bon de ne pouvoir se reposer sur une solution européenne, au moins en guise d’alternative, alors que Visa et Mastercard forment un duopole particulièrement imperméable à la mainmise puissante.
À l’occasion des Jeux olympiques, les clients français ont pu expérimenter le problème de ce duopole. Alors que Visa est le partenaire officiel de l’événement, toutes les boutiques officielles consacrées aux Jeux olympiques de Paris 2024 en France refusent les cartes Mastercard ou tout autre émetteur comme American Express. La seule solution est alors de passer par du cash, ou de faire en sorte de trouver une carte Visa pour acheter son souvenir. Du côté des banques, aujourd’hui, il n’est pas possible de ne pas proposer de Visa ou de Mastercard tant ces cartes bancaires sont les seules à être acceptées partout.
Comment utiliser le paiement EPI ?
L’initiative européenne arrive donc en fin d’année en France et celle-ci sera déployée à plus grande échelle en 2024. Les possibilités en termes de transactions seront petit à petit élargies : “cette solution a pour objectif de couvrir progressivement l’ensemble des cas d’usage rencontrés au quotidien : d’abord les paiements de personne à personne (P2P) et de personne à professionnel (P2Pro), ensuite les achats en ligne et enfin les paiements en point de vente”, expliquait la société EPI dans un communiqué.
Pour l’utiliser, il faudra être doté d’un smartphone. En physique, les commerçants n’auront qu’à présenter un QR code au client qu’il pourra scanner, le renvoyant vers sa banque et une autorisation de virement instantané. Pour les paiements en ligne, cela fonctionnera de la même manière, mais avec des liens plutôt qu’un QR code. “Plusieurs modalités de paiement seront possibles : transactions uniques, abonnements, paiements échelonnées, paiements à la livraison et réservations”, ajoutait la société.
Pour les Néerlandais, la solution devrait ressembler particulièrement à ce qu’ils connaissent avec iDEAL, une solution locale de paiement instantané qui a été avalé par la société EPI. Avec elle, une solution informatique pour la plateforme, et une garantie de rencontrer le succès au moins aux Pays-Bas, alors que la moitié des transactions au sein du pays sont utilisées par cet outil déjà. Pour ce qui est de la France, nos banques ont bien tenté de développer Paylib, mais la solution de paiement entre particuliers n’a jamais rencontré le succès.
L’alternative française sera directement fusionnée au projet de paiement par virement instantané de EPI à son lancement.
Source: Presse-citron