Microsoft et Alphabet ne vont pas suffire à relancer le Cac 40
Par John Wiburg
Publié le 26 avr. 2023 à 8:38 Mis à jour le 26 avr. 2023 à 8:46
La résurgence des craintes sur l’économie et la santé du secteur bancaire devrait à nouveau peser sur la tendance à la Bourse de Paris. Et ce en dépit des résultats supérieurs aux attentes annoncés par Microsoft et Alphabet après la clôture de Wall Street. La séance sera par ailleurs chargée en publications au sein du Cac 40. Les contras futures sur l’indice phare suggèrent un repli de 0,6% à l’ouverture.
A New York, le S&P 500 et le Nasdaq Composite ont reculé de 1,6% mardi, l’indice des valeurs technologiques et de croissance accusant ainsi son repli le plus marqué depuis le 9 mars. Plus forte baisse du S&P 500, First Republic Bank a perdu près de la moitié de sa valeur, tombant à son plus bas historique, plombée par la chute des dépôts de ses clients. La banque envisagerait des cessions d’actifs selon Bloomberg.
De plus, la confiance du consommateur s’est dégradée en avril, revenant à son plus bas niveau depuis juillet, accentuant la quête pour les actifs dits refuge comme les emprunts d’Etat. Le rendement de l’emprunt américain à deux ans s’est détendu de près de 19 points de base hier soir, pour se stabiliser autour de 3,93% en Asie ce matin.
Microsoft et Alphabet soutenus par le cloud
Les contrats futures sur le Nasdaq 100 gagnaient plus de 1% ce matin, soutenus par la progression de Microsoft et d’Alphabet, en hausse de respectivement 8,5% et 4,2% en avant-Bourse. Les deux groupes ont bénéficié de la croissance de leur activité dans le cloud, laquelle s’est avérée rentable pour la première fois pour la maison mère de Google. Cette dernière a par ailleurs annoncé un programme de rachat d’actions de 70 milliards de dollars.
« Cependant, cela ne devrait pas suffire à provoquer un rebond des marchés européens », estime Michael Hewson, chef analyste marché chez CMC Markets. De son côté, Yutting Shao, stratégiste chez State Street Global Markets, juge que les anticipations de résultats sont encore trop positives dans la mesure où les Etats-Unis ont encore du chemin à parcourir pour contenir l ’inflation. « Nous n’y sommes pas encore », a-telle déclaré sur Bloomberg TV.
Embouteillage au sein du Cac 40
Dassault Systèmesa confirmé ses objectifs pour 2023, après un chiffre d'affaires conforme à ses attentes au premier trimestre. Pour l'exercice en cours, l’éditeur de logiciels table toujours, en données non IFRS, sur un chiffre d'affaires en hausse de 8% à 9% à taux de change constants par rapport à 2022 et sur un bénéfice net par action (BNPA) dilué compris entre 1,18 et 1,20 euro.
Danonea relevé sa prévision de croissance de son chiffre d'affaires pour 2023, après un premier trimestre qualifié de « solide » au cours duquel les ventes ont augmenté notamment grâce à des hausses de prix. Pour 2023, le groupe agroalimentaire anticipe une croissance de son chiffre d'affaires comprise 4% et 6% à données comparables, contre une fourchette de 3% à 5% attendue précédemment. Le groupe a par ailleurs confirmé prévoir une « amélioration modérée » de sa marge opérationnelle courante cette année.
Orangea confirmé ses objectifs financiers fixés pour 2023, dont celui d'une légère progression de son excédent brut d'exploitation ajusté retraité (Ebitdaal) sur une base comparable, alors que ses résultats sont ressortis conformes aux attentes des analystes au premier trimestre.
Safran a également confirmé ses perspectives pour 2023, après avoir fait état d'une forte croissance de ses revenus au premier trimestre, dans un contexte marqué par un retour du trafic aérien au niveau de 2019 pour les avions court et moyen-courriers. En données ajustées, que le motoriste privilégie pour la présentation de ses performances, le chiffre d'affaires s'est établi à 5,27 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année, en hausse de 29% par rapport au premier trimestre 2022. En données organiques, il a progressé de 25%.
Worldline a maintenu ses prévisions pour 2023, après une hausse de son chiffre d'affaires au premier trimestre. Pour cette année, le spécialiste des paiements électroniques prévoit toujours une croissance organique de son chiffre d'affaires comprise entre 8% et 10%. Worldline vise également une progression de plus de 100 points de base de sa marge d'excédent brut opérationnel (EBO) et la conversion de 46% à 48% de son EBO en flux de trésorerie disponible.
Eurofins Scientific a confirmé ses objectifs annuels et à moyen terme, dans le sillage de l'annonce d'un chiffre d'affaires trimestriel lourdement pénalisé par la chute de ses activités en lien avec le Covid-19. Pour 2023, le groupe d'analyse des produits pharmaceutiques, alimentaires et de l'environnement continue de tabler sur un chiffre d'affaires compris entre 6,6 milliards et 6,7 milliards d'euros, sur un excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté situé entre 1,35 milliard et 1,40 milliard d'euros et sur un flux de trésorerie disponible s'établissant entre 700 millions et 750 millions d'euros.
Kering a fait état d’un chiffre d'affaires de 5,08 milliards d’euros au premier trimestre, en hausse de 2% sur un an, grâce à la bonne performance d'Yves Saint Laurent et au retour de la croissance de Gucci. En données organiques, soit à taux de change et périmètre constants, les ventes ont progressé de 1%.
Carrefoura dévoilé un chiffre d'affaires supérieur aux attentes au premier trimestre, soutenu par l'inflation des prix des produits alimentaires et des gains de parts de marché. Le chiffre d'affaires du distributeur s'est établi à 22,07 milliards d'euros, contre 20,24 milliards d'euros au premier trimestre 2022, soit une hausse de 13% en données publiées. Corrigé des variations de calendrier et des prix de l'essence et à taux de change constants, il a progressé de 12,3%, après une croissance de 10,9% au quatrième trimestre de l'année écoulée.
Vincia publié un chiffre d'affaires en hausse de 17% au premier trimestre, alors que la reprise du trafic continue de se rapprocher des niveaux d'avant la pandémie de Covid-19. Le groupe de BTP et de concessions a par ailleurs confirmé ses perspectives.
Teleperformancea dévoilé des revenus d’un peu plus de 2 milliards d’euros sur les trois premiers mois de l’année, en-deçà des attentes du marché. Le gestionnaire de centres d’appels abaisse par ailleurs légèrement sa prévision de chiffre d’affaires annuel, mais relève son objectif de marge opérationnelle. Le groupe indique que ChatGPT offre des opportunités significatives dans les recrutements et la formation.
Source: Investir