Omar la fraise, La Petite Sirène, L'Amour et les Forêts, Faces cachées… Les films à voir ou à éviter cette semaine

May 24, 2023
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La nouvelle adaptation en live action de Disney, Reda Kateb en cavale en Algérie, une femme sous l'emprise d'un homme possessif et dangereux... Que faut-il voir cette semaine ?

Omar la fraise - À voir

Drame d'Elias Belkeddar, 1h32

On est chez les dingues. En France, Omar (Reda Kateb) en a pris pour vingt ans. C'est un voyou à l'ancienne, un caïd de banlieue violent qui se la joue. Pour échapper à la prison, il s'est replié à Alger, avec son copain, Roger (Benoît Magimel). Entre les deux hommes en cavale, qui se connaissent depuis l'enfance, c'est à la vie, à la mort. Ils tournent en rond. Des tigres en cage. La misère est peut-être plus belle au soleil, mais même avec de la thune, Omar s'ennuie. Roger tente de protéger Omar de lui-même. Ce dernier trouve un job respectable dans l'usine d'un malfrat qui blanchit son fric en produisant des biscuits orientaux. Il y a quelque chose de détaché, d'unique dans la manière dont les personnages marchent à côté de leurs pompes. Pour son premier film, Elias Belkeddar, a réussi un sacré casse. Il emprunte aux codes du polar avec une désinvolture souveraine, multiplie les clins d'œil aux princes du genre. Omar la fraise est une ode à l'amitié, une balade décapante dans un monde de déracinés, une fresque drolatique sur l'errance de deux voyous sans pitié. Les caïds du milieu - du cinéma - ont du souci à se faire: Elias Belkeddar bouscule les codes. B. de S.

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L'Amour et les Forêts - On peut voir

Thriller de Valérie Donzelli, 1h45

D'emblée on pense aux sœurs jumelles de Jacques Demy, qu'une magicienne aurait, par la grâce du cinéma, déplacées en Bretagne. L'hommage est évident. La caméra filme un cabriolet filant en bord de mer, des sœurs complices, une fête joyeuse dans une villa sur la côte. Il y a Rose, l'extravertie et Blanche, plus réservée qui sort d'une liaison malheureuse (Virginie Efira interprète les deux). Dans cette soirée, Blanche retrouve un ancien camarade, Gregoire Lamoureux (Melvil Poupaud). La professeur de français aurait dû se méfier. Il ne connaît jamais l'auteur des tirades qu'il lui sort à tout bout de champ pour illustrer leur amour naissant et déjà si profond. Le spectateur a déjà depuis longtemps compris que ce type n'était pas clair. Melvil Poupaud compose son personnage avec les mines du chat devant la souris de Cendrillon. Tour à tour menaçant et enjôleur. Le visage de Virginie Efira décline toute la palette des émotions, de l'extase totale à la terreur pure, sans fausse note. Un peu perdu tout de même. De Demy à Clouzot en passant par Truffaut, Valérie Donzelli a trop hésité au risque de l'égarer dans sa forêt de cinéastes totémiques. F. D.

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La Petite Sirène - On peut voir

Film fantastique de Rob Marshall, 2h10

Disney poursuit l'adaptation en prise de vues réelles de ses classiques d'antan. La nouvelle version de La Petite sirène, classique de 1989, a été confiée à Robb Marshall. Le cinéaste avait déjà trempé ses caméras dans des Antilles fantastiques peuplées de sirènes, avec Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence. Halle Bailey incarne une Ariel des îles éprise de la surface - un royaume caribéen cette fois dirigé par une famille mixte, façon Bridgerton. Le roi Triton Javier Bardem règne en majesté sous l'océan. La faune sous-marine n'a en revanche pas été gâtée par les effets numériques ; même naufrage pour les nouvelles chansons de Lin-Manuel Miranda. Heureusement, la charmante bande-son originale d'Alan Menken a encore toutes ses plumes et porte ce trop long métrage comme une bouée de réconfort. S.C.

Face cachées - On peut voir

Thriller de Christine Molloy et Joe Lawlor, 1h40

Rose, étudiante en médecine vétérinaire à Dublin, décide de contacter Ellen, sa mère biologique qu'elle n'a pas connue. C'est une actrice à succès, désormais établie à Londres. Malgré sa réticence à nouer un lien avec Rose (Ann Skelly, The Nevers), Ellen va finir par lui révéler le secret de ses origines. Rose, qui ne s'est jamais sentie à sa place, est issue d'un viol. Cette rupture de l'omerta plonge les deux femmes dans un vertige entre passé, avenir et vengeance. Misant sur les plans fixes, les silences pesants et les clairs-obscurs, ce film sait construire une atmosphère poisseuse et malaisante. Malheureusement, ces efforts sont sapés par un scénario fort prévisible et par un géniteur, pourtant joué par le charismatique Aidan Gilles de Game of Thrones, bien trop veule. C.J.

Source: Le Figaro