Attention, un danger peut en cacher un autre en Bourse

May 24, 2023
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Par Denis Lantoine

Publié le 24 mai 2023 à 8:37

Tic-tac, tic-tac… Le temps presse pour qu’un accord soit trouvé aux Etats-Unis sur le plafond de la dette américaine. La date butoir a été fixée au 1er juin par Janet Yellen, la secrétaire au Trésor et ex-patronne de la Fed. Après quoi, la première économie mondiale n’aura plus la capacité d’honorer ses factures au quotidien. Les discussions se poursuivent, bien entendu, entre les deux camps républicain et démocrate et même au plus haut niveau, entre le président Joe Biden et celui de la Chambre des représentants Kevin McCarthy, mais pas d’esquisse d’un projet pour le moment sur la table.

Pourquoi le 1er juin ?

Preuve de l’inquiétude montante, un groupe de républicains a émis des réserves hier quant à savoir si cette échéance du 1er juin était exacte. « Nous aimerions avoir plus de transparence sur la façon dont ils arrivent à cette date », a déclaré un allié du chef de la majorité à la Chambre, Steve Scalise, lors d’une conférence de presse.

Des inquiétudes qui ont créé de nouveaux dégagements à New York hier, où le Dow Jones a perdu 0,69% quand le S&P 500 a abandonné 1,12% et le Nasdaq Composite 1,26%. A Paris, on s’apprête à aborder cette séance également dans le rouge, les contrats futures laissant entrevoir un repli de l'ordre de 0,7% du Cac 40.

Le principal point d’achoppement reste autour de la réduction des dépenses. « Les républicains poussent toujours pour les ramener à leur niveau de 2022, soit une baisse de 130 milliards de dollars, tout en augmentant le budget de la défense. De leur côté, les démocrates veulent prolonger le plafond d’emprunt jusqu’en 2025 en augmentant les recettes fiscales avec une taxation plus importante des ménages et des entreprises les plus riches, une ligne rouge pour les républicains, résume Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire chez Auris Gestion. S’il ne fait peu de doute qu’un accord sera trouvé, Joe Biden étant plutôt un homme de consensus, ces tergiversations apportent de l’incertitude et de la volatilité sur les marchés qui n’en ont pas besoin ».

A quelques heures des « minutes » de la Fed

Aucun besoin, non, tout comme de mauvaises nouvelles sur le front de la politique monétaire. Les opérateurs auront donc les yeux rivés sur le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed, celle des 2 et 3 mai derniers, qui avait conclu à une nouvelle hausse de 25 points de base des taux directeurs outre-Atlantique. Ces « minutes » seront présentées en début de soirée, à 20 heures, heure de Paris.

Vendredi, Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, a déclaré que la nécessité de relever davantage ses taux d'intérêt n'était pas si évidente, alors que l'impact des hausses précédentes et du resserrement des conditions de crédit doit encore être mesuré. « Nous sommes confrontés à des incertitudes concernant les effets retardés de notre resserrement monétaire et l'ampleur du resserrement du crédit après les récentes tensions bancaires », a-t-il expliqué lors d'une conférence de la Fed à Washington.

A suivre, également, au programme du jour, l’indice Ifo du climat des affaires en Allemagne pour le mois de mai, attendu en légère dégradation.

Au chapitre des analystes, Barclays a dégradé Vivendi de « surpondérer » à « pondération en ligne ».

Source: Investir