A Saint-Brevin-les-Pins, des élus de gauche mobilisés en soutien au maire démissionnaire

May 24, 2023
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Près de deux mille personnes, dont de nombreux élus de gauche arborant leur écharpe tricolore, ont défilé dans l’après-midi du mercredi 24 mai à Saint-Brevin-les-Pins, en soutien au maire démissionnaire de cette commune de Loire-Atlantique, devenu le symbole des élus locaux victimes de violences, selon des journalistes de l’Agence France-Presse.

En tête de cortège, où se trouvaient également des militants syndicaux, était brandie une banderole clamant « Soutien au maire de Saint-Brevin, la République en danger ». Pour lancer cette marche à l’initiative de diverses organisations de gauche, la maire de Nantes, Johanna Rolland (Parti socialiste), a fait applaudir longuement le maire démissionnaire, Yannick Morez (divers droite). « Il a été le visage, dans les valeurs et dans les actes, de la République du quotidien, de la République du réel, pas celle des slogans », a-t-elle lancé.

M. Morez, qui portait son écharpe tricolore, et qui n’avait pas pris part à cette marche pour « rester neutre », a pris la parole sur le parvis de l’hôtel de ville. « Je ne m’attendais pas à voir autant de monde pour me soutenir, donc un grand merci, depuis une semaine je suis pris dans un tourbillon médiatique depuis l’annonce de ma démission », a-t-il déclaré. « Je me suis aperçu que c’était véritablement un sujet national, les agressions des élus, et donc j’ai décidé d’aller jusqu’au bout », a-t-il poursuivi.

Sa prise de parole, longuement applaudie, a été suivie d’une Marseillaise entonnée par la foule.

« La République, nous l’avons en commun »

Interrogé sur l’absence de personnalités politiques de droite et de Renaissance à cette marche, le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, a estimé que le message était « plus grand ». « On est tous là pour montrer qu’on tient bon, et on veut faire une démonstration. Nous sommes de gauche, le maire est de droite, mais la démocratie et la République, nous l’avons en commun », a déclaré pour sa part le leader des « insoumis », Jean-Luc Mélenchon. La présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a appelé à « prendre très au sérieux cette menace de l’extrême droite ».

La commission des lois du Sénat va auditionner mercredi prochain le préfet de Loire-Atlantique et le sous-préfet de Saint-Nazaire pour « déterminer quels moyens ont été mis en œuvre » pour faire face aux menaces et agressions contre Yannick Morez.

Après la déflagration provoquée par sa démission, M. Morez, médecin de profession, auditionné au Sénat le 17 mai, avait dénoncé un manque « flagrant » de soutien de l’Etat après des menaces de l’extrême droite dont il a été victime depuis l’officialisation, à la fin de 2021, du transfert près d’une école de sa commune d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile qui existait à Saint-Brevin-les-Pins depuis 2016.

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde