Festival de Cannes 2023 : "La Fille de son père", Céleste Brunnquell et Nahuel Perez Biscayart font souffler un vent de fraicheur sur la croisette

May 24, 2023
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Pour son second long métrage présenté en clôture de la Semaine de la critique, le réalisateur Erwan Le Duc explore avec tendresse et humour la relation entre une adolescente et son père. Un duo fusionnel à la fois drôle et émouvant.

Après Perdrix (2018), le cinéaste Erwan Le Duc signe un nouveau long métrage sur la filiation. Dans La Fille de son père, Céleste Brunnquell et Nahuel Perez Biscayart forment un duo complice et singulier. Présenté en clôture de la Semaine de la critique à Cannes ce mercredi 24 mai, la grâce et la liberté de ton de ce film ont séduit le public.

Une bulle singulière

Tout débute par un coup de foudre entre Valérie et Etienne, suivi de rocambolesques aventures amoureuses dans Paris et... un test de grossesse positif peu après. Et voici la petite Rosa. Sauf que : après cette union furtive, Valérie s'envole et laisse le papa solo avec le nourrisson. "Parfois on a besoin de prendre l'air", tentent de rassurer les parents du jeune papa de 20 ans. Sauf que la pause va s'éterniser. Malgré la tristesse de l'absence, Etienne va assumer seul son rôle de parent. Et si l'on en croit l'ambiance apaisée qui règne au sein de la maison, il s'en sort plutôt pas mal.

Grâce à un savant jeu de quelques flash-back, Erwan Le Duc filme avec délicatesse et humour cette bulle singulière que créent le père et sa fille. "Cet amour inconditionnel les entoure, les protège et les étouffe aussi", explique le réalisateur.

Le comédien Nahuel Perez Biscayart dans "La fille de son père" (Pyramide Distribution)

Émancipation

Seize ans plus tard, la petite Rosa a bien grandi. La voici en adolescente déterminée et engagée dans les combats d'aujourd'hui. Elle s'apprête à quitter le domicile pour aller faire ses études aux Beaux-Arts à 300 kilomètres de Paris. Une nouvelle étape nécessaire qui fait ressurgir la question de la séparation. Si le ton est plutôt léger, Erwan Le Duc n'élude pas les tourments de ces deux êtres à la fois forts et fragiles.

Nahuel Perez Biscayart (120 battements par minute, Au revoir là-haut) et Camille Brunnquell (Les Eblouis, En Thérapie) illuminent l'image par leur candeur. Tous deux excellent sur les dialogues savoureux d'Erwan Le Duc. On parle à bâtons rompus d'amour, de sexe et de mort. À côté de Rose et Etienne, La fille de son père fait la part belle aux personnages secondaires donnant lieu à des scènes désopilantes. Il y a l'équipe de footballeurs amateurs qu'entraîne Etienne, le petit copain de Rosa (Mohammed Louridi) qui s'improvise poète épique, un pote agent immobilier dévoreur de guimauve et la maire de la ville (excellente Noémie Lvovsky) qui pète un câble sur le terrain de foot.

Camille Brunnquell et Mohammed Louridi dans "La fille de son père" (Pyramide Distribution)

Si le film s'appelle La Fille de son père, il pourrait aussi bien s'intituler Le père de sa fille tant la relation entre Etienne et Rosa est bilatérale et fusionnelle. Tous deux vont grandir ensemble dans cette épreuve commune. Mais plutôt que d'en faire un mélodrame, le cinéaste Erwan Le Duc fait le choix du comique pince-sans-rire.

La fiche

Genre : Fiction

Scénario et réalisation : Erwann Le Duc

Pays : France

Durée : 1h31

Sortie : prochainement

Distributeur : Pyramide

Synopsis

Etienne a vingt ans à peine lorsqu'il tombe amoureux de Valérie, et guère plus lorsque naît leur fille Rosa. Le jour où Valérie les abandonne, Etienne choisit de ne pas en faire un drame. Etienne et Rosa se construisent une vie heureuse. Seize ans plus tard, alors que Rosa doit partir étudier et qu’il faut se séparer pour chacun vivre sa vie, le passé ressurgit.

Source: franceinfo