Cyberharcelés par les négationistes climatiques, des scientifiques quittent Twitter

May 24, 2023
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Depuis la prise de contrôle de Twitter par Elon Musk, le négationnisme climatique sévit. Pour éviter les vagues de haine sur le réseau social, certains scientifiques préfèrent le quitter. Ainsi, Peter Gleick, un spécialiste du climat et de l’eau suivi par près de 99.000 personnes sur Twitter, a annoncé le 21 mai qu’il ne publierait plus de messages sur la plateforme, l’accusant d’amplifier le racisme et le sexisme.

Le chercheur se dit habitué aux « attaques agressives, personnelles et ad hominem, allant jusqu’aux menaces physiques directes ». Mais, a-t-il confié à l’AFP, « ces derniers mois, depuis l’arrivée du nouveau propriétaire et les changements chez Twitter, la quantité et l’intensité des agressions a grimpé en flèche ».

Depuis qu’il a acheté Twitter il y a six mois, le milliardaire Elon Musk a assoupli la modération des contenus problématiques et laissé revenir des personnalités auparavant bannies, comme Donald Trump. Robert Rohde, de l’association Berkeley Earth, a aussi analysé l’activité de centaines de comptes de spécialistes très suivis s’exprimant sur la science climatique, avant et après l’achat de Twitter. Il a conclu que ces tweets n’avaient plus le même écho : le nombre moyen de « likes » (pour marquer l’approbation) a chuté de 38 % et ils ont été retweetés 40 % moins souvent.

Une modération qui laisse à désirer

Andrew Dessler, professeur de science atmosphérique à l’université A & M du Texas, a pour sa part décidé de reporter l’essentiel de sa communication sur le climat vers une autre plateforme nommée Substack. « Les communications consacrées au climat sur Twitter sont moins utiles (maintenant) parce que j’observe que mes tweets suscitent moins d’implication », indique-t-il.

« En réponse à presque n’importe quel tweet sur le changement climatique, je suis inondé de réponses provenant de comptes vérifiés avec des affirmations trompeuses ou mal informées », souligne-t-il. D’autres ont tout simplement abandonné Twitter. Katharine Hayhoe calcule que sur les 3.000 scientifiques du climat qu’elle a listés, 100 ont disparu après le rachat de la firme à l’oiseau bleu.

Source: 20 Minutes