Marine Le Pen justifie la passivité du RN quand Yannick Morez a été salué à l’Assemblée

May 25, 2023
492 views

LUDOVIC MARIN / AFP LUDOVIC MARIN / AFP

POLITIQUE - Pas de regret. Marine Le Pen a justifié ce jeudi 25 mai l’attitude des députés du Rassemblement national, qui avaient refusé de se joindre à l’hommage spontané de l’Assemblée nationale au maire démissionnaire de Saint-Brévin.

Petit retour en arrière : le 10 mai dernier, Yannick Morez, le maire de Saint-Brévin, une commune de Loire-Atlantique, annonce démissionner à cause des pressions de l’extrême droite. Chargé par l’État du déplacement d’un centre d’accueil pour migrants près d’une école de sa ville, l’édile explique avoir subi des mois de menaces avec, en point d’orgue, l’incendie volontaire de sa maison - pendant qu’il y dormait avec sa famille - en mars dernier.

Sa décision de rendre son mandat crée immédiatement une onde de choc dans la classe politique. Les députés, réunis en séance, se lèvent alors pour rendre hommage à l’élu local « victime du terrorisme d’extrême droite », selon les mots du socialiste Jérôme Guedj.

« On était confronté à un excès, un abus »

Tous les députés ? Non, les élus du Rassemblement national, d’ordinaire prompts à se joindre aux concerts d’applaudissements dans l’hémicycle, quête de normalisation oblige, restent assis, les bras croisés. Une pudeur que la cheffe du parti d’extrême droite justifie quinze jours plus tard, par « une dérive à l’Assemblée », qui consisterait, en quelque sorte, à rendre des hommages à tort et à travers.

« Il y a une dérive à l’Assemblée nationale qui consiste à faire lever les députés cinq ou six fois de suite par séance pour se faire applaudir soi-même en réalité », a-t-elle ainsi expliqué ce jeudi sur CNews, comme vous pouvez le voir ci-dessous à partir de 31 minutes.

Vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers en vous abonnant. Vous ne pourrez donc pas lire nos vidéos qui ont besoin de cookies tiers pour fonctionner.

Vous utilisez un bloqueur de publicité. Nous vous conseillons de le désactiver afin d’accéder à nos vidéos. Si vous n'êtes dans aucun de ces deux cas, contactez-nous à aide@huffingtonpost.fr Vous ne pouvez pas visionner ce contenu car :

« Ce n’est pas tant les gens qu’ils citent qu’ils font applaudir, ce sont eux-mêmes. Et là, honnêtement, on était confronté à un excès, un abus, si je puis me permettre », a-t-elle encore ajouté, au lendemain d’une manifestation de soutien à Yannick Morez, à Saint-Brévin.

Et Marine Le Pen de préciser : « Évidemment je soutiens les élus victimes de violence. Je les soutiens d’autant plus que nous avons été nous autres depuis 30 ans systématiquement victimes de violence sans que cela n’émeuve personne. Ce que je n’aime pas, c’est l’hypocrisie, l’indignation à géométrie variable. »

Notons toutefois qu’au cours de la séance qu’évoque l’ancienne candidate à la présidentielle, le 10 mai dernier, les députés ont rendu hommage à Yannick Morez à une seule reprise, lors de la prise de parole de Jérôme Guedj, et non cinq ou six fois comme le laisse penser Marine Le Pen. On peut aussi rappeler que la présidente du Rassemblement national et ses troupes ont d’ailleurs moins de mal à se livrer à ces exercices de génuflexions quand plusieurs orateurs, au cours d’un même débat, rendent hommage aux policiers victimes de violence par exemple.

À voir également sur Le HuffPost :

Source: Le HuffPost