La présidente du Comité olympique français Brigitte Henriques démissionne, à un peu plus d'un an de Paris 2024
Sur fond de vives tensions avec son prédécesseur Denis Masseglia, la présidente du Comité national olympique du sport français a mis un terme à son mandat, jeudi.
Le CNOSF voit sa crise de gouvernance prendre une autre ampleur. Sa patronne Brigitte Henriques a annoncé, jeudi 25 mai, quitter son poste de président de l'instance, lors de l'assemblée générale du Comité national olympique du sport français. Les tensions couvaient, vives, ces derniers mois autour de plusieurs dossiers, notamment entre Henriques et son prédécesseur Denis Masseglia. A un peu plus d'un an des Jeux olympiques de Paris 2024, l'ancienne footballeuse passe la main. La secrétaire générale du CNOSF, Astrid Guyart, assurera l'intérim a indiqué l'instance dans un communiqué.
C'est un vrai camouflet pour l'institution du sport olympique français. En son sein se livraient plusieurs batailles impliquant sa désormais ex-présidente. En toile de fond, les dissensions entre Henriques et Masseglia, ancien président du CNOSF et qui avait adoubé un temps l'ancienne internationale tricolore.
Depuis son arrivée à son poste en 2021, Brigitte Henriques avait notamment écarté le secrétaire général Didier Séminet, dans ce qui avait viré à la bataille juridique. Henriques avait déposé plainte pour harcèlement et violence psychologique, Séminet, ancien dirigeant de la Fédération française de baseball, répliquant en justice pour dénonciation calomnieuse et abus de confiance. Le début d'un feuilleton mêlant affaires financières, démêlés juridiques et luttes de pouvoir au CNOSF.
Mise à l'écart fin 2022
Brigitte Henriques s'était notamment un temps écartée de son poste en octobre dernier, alors qu'elle a été accusée d'avoir, dans le cadre de ses anciennes fonctions à la Fédération française de football, soutenu un cadre de la FFF, condamné en 2023 pour harcèlement moral et sexuel, en lui fournissant une attestation de moralité. De retour à la tête du comité, elle avait fait face à une plainte devant le Parquet National Financier, déposée par Denis Masseglia pour abus de bien social après qu'Henriques ait dû rembourser au CNOSF un peu plus de 4000 euros de frais jugés personnels.
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Masseglia avait alors demandé le 16 mai dernier, sans succès, la démission de celle qui avait pris sa place après 12 ans à la tête de l'institution. Celle-ci est finalement intervenue neuf jours plus tard à l'issue d'une assemblée générale convoquée d'urgence. Dans une interview accordée à L'Equipe, mercredi, Brigitte Henriques a affirmé qu'elle avait souhaité tenir un vote de confiance – non prévu par les statuts du CNOSF – ce jeudi matin. Sa prise de parole aura finalement été pour "expliquer devant les membres de l’assemblée générale, les raisons de sa décision" précise l'instance. "Au terme de cette prise de parole, Brigitte Henriques a été applaudie chaleureusement par l’assemblée générale pour sa contribution, son dévouement et le travail de modernisation qu’elle a insufflé au sein de l’institution depuis le début de son mandat."
Amélie Oudéa-Castéra appelle à "rassembler" et "rebondir"
A un peu plus de 400 jours des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, ce nouvel épisode vient secouer un peu plus le sport olympique tricolore. "Un Conseil d’administration élira un(e) Président(e) en son sein dans les trois mois à venir, conformément aux dispositions statutaires de l’institution" précise le CNOSF. D'ici là, Astrid Guyart, jusque là secrétaire générale, tiendra la fonction de présidente. Déjà membre du quatuor qui avait siégé le temps de la mise à l'écart de Henriques, l'ancienne escrimeuse devra assurer la transition et faire trouver un peu de sérénité à l'institution. Guyart, 40 ans, avait notamment décroché la médaille d'argent du fleuret par équipes aux derniers JO de Tokyo, et six médailles mondiales avec l'équipe de France.
Celui ou celle qui prendra sa place devra "rassembler" et "rebondir" estime la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra. "Il n'y a pas de vainqueur aujourd'hui", a-t-elle réagi, mais il peut y avoir "une victoire, celle du sursaut éthique et démocratique". La ministre a par ailleurs donné rendez-vous "mardi soir" 30 mai au bureau exécutif du CNOSF pour "faire le point".
Source: franceinfo