Assassinat de Samuel Paty: sa sœur, Mickaëlle Paty, lit une lettre à la radio pour interpeller l'État

May 25, 2023
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Mickaëlle Paty demande l'ouverture d'une enquête parlementaire afin d'établir les «failles» et les «dysfonctionnements» qui ont conduit à l'assassinat de son frère.

Ses prises de parole sont extrêmement rares. Ce jeudi sur Europe 1 , Mickaëlle Paty - la sœur de Samuel Paty -, a lu une lettre qu'elle a adressée au président du Sénat, Gérard Larcher, pour demander l'ouverture d'une enquête parlementaire afin d'établir les «failles» et les «dysfonctionnements» qui ont conduit à l'assassinat de son frère, enseignant en histoire-géographie.

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«Comme quiconque, je n'étais pas préparée à subir la violence d'un attentat terroriste, ni, de surcroît, à entendre le hurlement de ma mère m'annonçant que mon frère avait été décapité», a commencé Mickaëlle Paty. Dans cette lettre, publiée mardi par le site d'information en ligne Factuel , Mickaëlle Paty, la sœur de Samuel Paty, sollicite auprès du Sénat «la possibilité de demander des comptes aux personnes responsables de la mauvaise gestion, du traitement erroné de la menace pesant sur mon frère et du défaut de prévoyance qui en a découlé».

«La descente aux enfers de Samuel aura duré 11 jours, et nul ne pouvait l'ignorer. Les responsables ne pouvaient se méprendre sur la gravité et la constance du péril, ni sur l'imminence de son agression», écrit-elle. Mickaëlle Paty demande «l'ouverture d'une enquête parlementaire afin d'établir les failles de ce drame et de tenter d'en colmater les brèches».

«Empathie respectueuse»

Mercredi, le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), a souhaité que cette demande d'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire soit examinée avec «attention» et «empathie respectueuse».

Pour Gérard Larcher, Samuel Paty a «apporté sa part, plus que sa part puisqu'il a donné sa vie pour des principes éducatifs». Sa famille et «un certain nombre de ses collègues (...) méritent que nous examinions cette demande avec attention, volonté de justice et en même temps, une forme d'empathie respectueuse», a-t-il ajouté sur Cnews. La décision finale reviendra à la commission des Lois du Sénat.

En avril 2022, la famille de Samuel Paty avait porté plainte contre les pouvoirs publics pour «non-empêchement de crime et de non-assistance à personne en péril». La plainte déposée, notamment à l'initiative des parents et des deux sœurs de Samuel Paty, avait pour objet de «porter à la connaissance de Monsieur le Procureur de la République des faits et omissions qui semblent caractériser le délit de non-assistance à personne en péril à l'égard de plusieurs agents du ministère de l'Intérieur et du ministère de l'Éducation Nationale qui ont eu à connaître directement ou indirectement de la situation de Samuel Paty».

Le 16 octobre 2020, l'enseignant de 47 ans avait été poignardé puis décapité près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe d'origine tchétchène. Cet islamiste radicalisé avait été abattu dans la foulée par la police. Il reprochait au professeur d'avoir montré en classe, lors d'un cours sur la liberté d'expression, des caricatures de Mahomet.

Source: Le Figaro