Guerre en Ukraine : de retour de Belgorod, les partisans russes triomphent
Le fondateur du Corps des volontaires russes, Denis (au centre), connu sous le nom de « White Rex », entouré de combattants en tenue de camouflage, lors d’une présentation aux médias dans le nord de l’Ukraine, non loin de la frontière russe, le 24 mai 2023. SERGEY BOBOK / AFP
Après avoir pris part à une opération militaire inédite, lancée depuis le territoire ukrainien vers la région frontalière de Belgorod, en Russie, les hommes des groupes russes qui ont mené l’incursion triomphent. « Le commandement militaire russe n’était pas prêt », affirme Denis Nikitine (Kapoutine, de son vrai nom), alias « White Rex », leader du corps des volontaires russes (RDK), un des deux groupes de combattants alliés de Kiev à avoir pris part à l’opération, lundi 22 mai. « Quand nous sommes arrivés, tout s’est écroulé. Ils n’ont rien fait », fanfaronne l’homme, entièrement vêtu de noir.
Mercredi, deux jours après le déclenchement de l’infiltration qu’il affirme avoir été un « succès », le chef militaire et ses hommes tiennent une conférence de presse devant des dizaines de journalistes dans une zone tenue secrète, dans le nord de l’Ukraine, non loin de la frontière russe. Derrière lui, sur un véhicule blindé présenté comme un trophée arraché aux forces du Kremlin, des soldats prennent la pose avec des drapeaux de leur formation militaire.
« Tout franchissement de la frontière avec la Russie peut être considéré comme un succès », s’enorgueillit « White Rex », une figure du milieu hooligan et des mouvances néonazies de Russie et d’Allemagne, qui tente d’euphémiser les tendances politiques de son groupe, le RDK : « Nous sommes une organisation militaire de droite conservatrice et traditionaliste », avance-t-il. Le plus important reste, à ses yeux, que l’opération aurait permis de prouver à la Russie « que l’on peut lutter contre les tyrans et que le pouvoir de Poutine n’est pas illimité ». D’un point de vue militaire, elle aurait aussi contribué à l’effort de désorganisation de l’armée russe en permettant de « disperser » ses soldats le long de la ligne de front.
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« Bientôt de retour »
A quelques mètres de lui, « Caesar », le porte-parole de la légion Liberté de la Russie et de ses quelques hommes, nettement moins nombreux, se réjouit aussi du sentiment de « panique » qu’il estime avoir fait naître au sein du pouvoir russe. La preuve, selon lui, que « l’Etat russe et toutes ses institutions, c’est du bidon ». Originaire de Saint-Pétersbourg, il assure que l’opération n’était qu’une première phase. « Nous serons bientôt de retour », affirme-t-il.
Depuis le début de la guerre déclenchée par le Kremlin, en février 2022, des incursions depuis l’Ukraine d’éléments sur le sol de la Fédération de Russie ont déjà eu lieu. Les services du renseignement militaire ukrainien, par exemple, mènent des opérations clandestines avec leurs unités de forces spéciales. Si ces dernières restent relativement discrètes, les actions des groupes russes semblent en revanche destinées à être médiatisées. En mars, déjà, les hommes du RDK avaient revendiqué la prise pendant quelques heures de plusieurs bâtiments dans la région de Briansk, frontalière au nord de l’Ukraine.
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Source: Le Monde