Quand le géant des cartes graphiques Nvidia permet au Cac 40 de limiter ses pertes
Par La Rédaction d'Investir
Publié le 25 mai 2023 à 17:42
La belle histoire du jour contée par Nvidia est une parenthèse bienvenue dans un environnement rendu frileux par l’absence d’accord sur le relèvement du plafond de la dette américaine et par les interrogations sur la trajectoire des taux d’intérêt. Mercredi soir, le géant américain des cartes graphiques a explosé tous les compteurs, avec une publication trimestrielle jugée unanimement remarquable par les professionnels. A fin mars, le groupe, qui surfe sur la demande pour les technologies en lien avec l’intelligence artificielle, a dégagé un bénéfice par action de 1,09 dollar, contre 92 cents attendus, pour un chiffre d’affaires de 7,2 milliards, en retrait de 13% sur un an mais en hausse de 19% en variation séquentielle. Le segment des ventes de puces pour les data centers a progressé de 14%, grâce au développement rapide de l’IA. Et la suite ? Elle s’annonce tout aussi prometteuse. Nvidia anticipe un chiffre d’affaires de 11 milliards de dollars au deuxième trimestre, soit plus de 50 % de plus qu’attendu par le consensus. Comme envoutés, les investisseurs se sont rués sur le titre, qui bondit de 28% et permet au Nasdaq Composite de grimper de 1,6%. Profitant du mouvement, ASML Holding, ASM International et BE Semiconductor gagnent entre 5% et près de 9% en Europe.
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Toujours dans l’impasse
Le Cac 40, en net repli de 1,33% mardi puis de 1,7% mercredi, a limité sa baisse à 0,33% ce jeudi, à 7.229,27 points. Les annoncent de Nvidia ont fait un peu oublier que les discussions entre républicains et démocrates sur le plafond de la dette américaine sont toujours dans l’impasse.
Malgré des jours et des nuits de pourparlers, ils ne parviennent toujours pas à s’entendre sur la question du plafond de la dette et à trouver un compromis budgétaire. Le président (démocrate) Joe Biden a fait au « speaker » (républicain) de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, des propositions sur certaines dépenses afin d’alléger la facture de l’Etat fédéral de plus de 1.000 milliards de dollars sur dix ans, en plus de la réduction du déficit déjà promise. La Maison Blanche s’est dit prête à limiter la dépense publique pendant deux ans, mais les républicains en veulent plus – dix ans. « Nous sommes encore très éloignés les uns des autres sur un certain nombre de points », a déploré Kevin McCarthy, avant d’ajouter qu’un accord peut encore être trouvé à temps.
Face à l’impasse qui se profile, l’agence de notation Fitch a placé la note « AAA » des Etats-Unis sous surveillance, ajoutant, toutefois, que le risque que Washington ne rembourse pas ses dettes est très faible. Quand les Etats-Unis pourraient-ils faire exactement défaut ? La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a répété que la date butoir est fixée au début du mois de juin, sans réaffirmer qu’il s’agira bien du 1er du mois. L’autre sujet qui taraude les investisseurs concerne la trajectoire des taux d’intérêt. Publié mercredi soir, le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) montre, sans grande surprise, que ses membres sont partagés sur le sujet. « Plusieurs » militent pour une pause dans le cycle de resserrement monétaire, quand « certains », a priori moins nombreux, continuent de penser que les progrès observés dans la baisse de l’inflation sont d’une « lenteur inacceptable ». A ce stade, la visibilité reste relativement faible. Tout dépendra des prochains indicateurs économiques, dont, ce vendredi, les revenus et dépenses de consommation des ménages américains.
Source: Investir