Les maladies nosocomiales touchent un patient hospitalisé sur dix-huit
Des infirmières au chevet d’une patiente souffrant du COVID-19 à l’hôpital de la Timone à Marseille, le 31 décembre 2021. Le recours à des dispositifs invasifs comme l’assistance respiratoire augmente le risque de survenue d’une maladie nosocomiale. DANIEL COLE / AP
Quel est le risque d’attraper une maladie à l’hôpital ? En mai-juin 2022, un patient hospitalisé sur dix-huit présentait au moins une infection nosocomiale, c’est-à-dire contractée au cours d’un séjour dans un établissement de santé, qu’elle soit directement liée aux soins ou survienne simplement durant l’hospitalisation. C’est le résultat d’une enquête opérée tous les cinq ans par Santé publique France (SPF) dans le cadre du Réseau de prévention des infections associées aux soins (Repias), et rendue publique vendredi 26 mai.
Plus inquiétant, la part de patients concernés par ces maladies de l’hôpital est en hausse par rapport à 2017 (+14,7 %), avec une prévalence de patients infectés de 5,71 %. En cause, sans grande surprise, le virus responsable du Covid-19, le SARS-CoV-2, qui représente la moitié de cette augmentation. Si l’on exclut les cas de Covid-19 attrapés lors d’une hospitalisation, la hausse est en effet d’un peu de moins de 5 %, une variation que les auteurs du rapport estiment non significative.
Il n’en reste pas moins que la part d’infections nosocomiales stagne plus ou moins depuis 2012, alors que les enquêtes antérieures avaient montré une baisse régulière entre 2001 et 2012 (−11 % de 2001 à 2006 et −11 % de 2006 à 2012). Des tendances à interpréter avec précaution.
Des disparités régionales
« Aujourd’hui, il y a de plus en plus de patients pris en charge en ambulatoire et les patients qui sont hospitalisés sont ceux qui ont plus de facteurs de risque ; par ailleurs, pendant la période Covid, les patients pris en charge dans les établissements de santé étaient probablement plus fragiles qu’en 2017 », explique Anne Berger-Carbonne, responsable de l’unité infections associées aux soins et résistance aux antibiotiques de SPF. « L’enquête montre d’ailleurs que les patients avaient plus de dispositifs invasifs et présentaient des pathologies fragilisantes, ce qui peut expliquer cette évolution. Vu le contexte hospitalier, on aurait même pu s’attendre à une hausse plus nette des chiffres », conclut la médecin.
Certaines régions sont plus concernées que d’autres. En métropole, ce sont la Corse (8 %) et le Grand Est (6 %) qui comptaient la plus grande prévalence de personnes infectées, tandis que le Centre-Val de Loire et la Bretagne étaient en queue de peloton (respectivement 4,60 % et 4,25 %). Une fois les cas de Covid-19 exclus, la Provence-Alpes-Côte d’Azur (+38 %) et la Bourgogne-Franche-Comté (+33 %) présentaient toutefois les plus fortes augmentations.
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Source: Le Monde