Lutte pour le maintien en Ligue 1 - "Certains joueurs sont tétanisés" : Nantes, la grande frousse
Il paraît que l'important, ce n'est pas la chute mais l'atterrissage. Bonne nouvelle pour Nantes qui n'en finit plus de dégringoler en Ligue 1 après une série de 13 matches sans victoire. Où va atterrir le FC Nantes, incapable de marquer dans le jeu depuis plus de 9 heures, à l'issue de la 38e journée ? La Ligue 2, qui, durant de longs mois, ne semblait pas être une destination, s'approche à grands pas à mesure que les Canaris s'embourbent. L'équation est simple : Nantes est actuellement 17e et premier relégable, Auxerre, seul adversaire dans la lutte, est à un point et il en reste six à distribuer alors que la différence de buts est très favorable aux finalistes de la Coupe de France.
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Voilà pour les données de l'équation sauf qu'elles ne disent rien du fond du problème. Si la situation n'est pas encore tout à fait désespérée, la dynamique ne pousse pas à l'optimisme car voilà plusieurs semaines que la bande à Ludovic Blas est méconnaissable. Le départ d'Antoine Kombouaré n'y a rien changé et le pauvre Pierre Aritsouy a tenté de secouer tout le monde mais n'a pris qu'un point pour ses deux premiers matches sur le banc. Le dernier revers contre Montpellier fut même désespérant.
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Mostafa Mohamed - FC Nantes Crédit: Getty Images
Ascenseur émotionnel et têtes à l'envers
Rien n'avait laissé présager une telle sortie de piste. Ni le mercato ambitieux (Moussa Sissoko, Andy Delort, Florent Mollet), ni la victoire en Coupe de France l'an passé, ni le joli parcours en Ligue Europa ou, encore, en Coupe jusqu'au Stade de France cet hiver. La saison fut un incroyable ascenseur émotionnel qui a pompé les énergies et n'a jamais préparé les joueurs, qui jouaient encore il y a trois mois une qualification face à la Juventus pour un 8e de finale de Coupe d'Europe, à une telle issue. Aujourd'hui, toutes les têtes sont à l'envers. Blas, Simon, Lafont, Delort : Nantes regorge de talent mais la trouille a littéralement coupé les jambes et pollué les têtes.
Après avoir obtenu un maintien de justesse en 2021, les Canaris n'étaient, a priori cette fois-ci, pas programmés pour descendre mais les relégations de Bordeaux et de l'AS Saint-Etienne l'an passé ont rappelé que rien ne protégeait de la Ligue 2 : ni les noms sur la feuille de match, ni le prestige d'une institution. Face au vide à 180 minutes de la fin, les Nantais ont le vertige. "Certains joueurs sont tétanisés", a reconnu cette semaine leur nouveau coach. Ont-ils conscience du gouffre qui se présente à eux ? "Ils en ont conscience mais il y a une phase entre en avoir conscience et l’accepter pour s’engager complètement, a continué Aritsouy. Auxerre a, semble-t-il, des dispositions mentales bien meilleures que celles de Nantes. Mais Auxerre est programmé pour jouer le maintien depuis la première journée. Nous ne l’étions pas forcément, même si potentiellement on n’en est pas loin…"
Evann Guessand lors du match opposant Nantes à la Juventus, le 23 février 2023 en Ligue Europa Crédit: Getty Images
Certains sont dans le déni
C'est sans doute là que se jouera l'avenir des Nantais : dans leur capacité à surmonter leur angoisse et à se mettre dans la peau de qui ils sont vraiment, le 17e de L1. Ils devront réagir face à Lille puis Angers quand l'AJA affrontera Toulouse, qui n'a plus rien à jouer, et Lens, qui pourrait avoir déjà cadenassé sa place de dauphin. "La première chose que j'ai dite aux joueurs cette semaine, c'est que pour pouvoir s'engager totalement dans une mission, il fallait accepter la situation, ne pas être dans le déni, a préconisé Aritsouy. Et j'ai la sensation que certains sont dans le déni de se dire qu'ils jouent le maintien, alors qu'il y a trois mois, ils jouaient la Juve, et il y a un mois, la finale de la Coupe de France."
Aujourd'hui, il faut briser la dynamique, retourner la situation dans un contexte qui ne peut pas être plus anxiogène. Après trois mois d'errance, il faudrait aujourd'hui une grande prise de conscience… ou un petit miracle.
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Source: Eurosport FR
