Suicide de Lindsay, victime de harcèlement : " Ce qu’on a mis en place n’a pas suffi ", regrette l’académie
Jeudi soir, la mère de Lindsay nous confiait également que, le jour de sa mort, l’adolescente était rentrée « souriante. Elle a pris son goûter, elle faisait ses devoirs ».
La situation de Lindsay, élève de 13 ans au collège Bracke-Desrousseaux , à Vendin-le-Vieil, était connue de l’administration. La semaine précédant son suicide, l’équipe pédagogique avait remarqué un mal-être grandissant. « Une commission éducative était programmée pour faire un point sur sa scolarité car ses notes avaient baissé. » La jeune fille a même été reçue par l’infirmière du collège la veille de son décès , mais aucun signe d’idées suicidaires n’aurait été perçu.
« En tant que directeur académique, la responsabilité est la mienne, la nôtre, c’est nous tous. On est tous mobilisés, tous concernés, tous responsables. » Jean-Roger Ribaud, tout nouveau directeur académique du Pas-de-Calais, assume et regrette : « Tout ce qu’on a mis en place n’a pas suffi ! »
« On aurait dû aller plus loin dans le suivi »
Suite à une bagarre, en février, le protocole harcèlement avait été déclenché au sein de l’établissement. « Lindsay et sa maman ont été reçues par l’équipe éducative », assure le directeur académique qui rappelle qu’un conseil de discipline a entraîné l’exclusion d’une des principales auteures des faits de harcèlement. Il déplore que cela se soit avéré insuffisant : « On aurait dû aller plus loin dans le suivi. »
Pour Jean-Roger Ribaud, il faut « se questionner sur l’accompagnement » qui fait suite aux mesures disciplinaires. Tout en sachant que les situations sont nombreuses. Dans le Pas-de-Calais, 750 signalements ont eu lieu depuis le début de l’année scolaire.
Ouverture d’une enquête administrative
Concernant les événements qui se sont déroulés au sein de l’établissement vendinois, une enquête administrative doit être mise en place par la rectrice. Des investigations qui s’ajoutent à l’information judiciaire ouverte par le parquet de Béthune le 20 mai. Depuis, quatre personnes mineures ont été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire pour « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide ». Un adulte, semble-t-il une mère de famille, est également poursuivi pour menaces de mort.
Lindsay allait fêter ses 14 ans le 24 mai, jour de la marche blanche organisée en sa mémoire.
Avoir des pensées suicidaires n’est pas anodin. Des professionnels sont à votre écoute dans les hôpitaux ou dans les centres médico-psychologiques. N’hésitez pas à contacter votre médecin traitant, à composer le 15 ou appeler une ligne d’écoute comme le 3114. Le 3020, numéro national et gratuit, si vous êtes victime ou témoin de harcèlement. Le Fil santé jeunes : 0 800 235 236. Numéro gratuit. Une équipe pour vous écouter qui peut vous fournir un soutien immédiat, gratuit et confidentiel.
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Source: La Voix du Nord