" Comme une torpille low-cost " : c’est quoi ces drones navals kamikazes lancés par l’Ukraine contre des bateaux russes ?

May 26, 2023
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Les images ont fait le tour de la planète. Mercredi, l’armée russe a d’abord diffusé des vidéos de l’un de ses navires détruisant une petite embarcation qui semble lui foncer dessus. « Les forces armées ukrainiennes ont tenté en vain d’attaquer le navire Ivan Khours de la flotte de la mer Noire (…) dans la zone économique exclusive de la Turquie », précise sur la messagerie cryptée Telegram le ministère russe de la Défense.

Sauf que quelques heures plus tard, toujours dans la lignée de cette guerre d’images, l’armée de Volodymyr Zelensky va mettre à mal cette version. Alors que Moscou se félicite que « toutes les embarcations ennemies ont été détruites par les tirs des armes régulières du navire russe à 140 km au nord-est du détroit du Bosphore », Kiev diffuse à son tour une vidéo, difficile à authentifier, où l’on peut voir une même embarcation éviter les tirs ennemis. Les images s’arrêtent au moment de la collision avec l’« Ivan Khours ». Il s’agit, selon les experts, de drones navals.

Alors que des dizaines de drones kamikazes sont envoyés dans les airs par la Russie chaque nuit, l’armée ukrainienne, qui s’efforce d’en détruire un maximum (encore 36 dans la nuit de mercredi à jeudi, selon Zelensky), réplique aussi en mer avec ces engins qu’elle utilise depuis plusieurs semaines au moins. Trois auraient été employés dans l’attaque de cette semaine.

Pas ou difficilement détectables

Téléguidées par satellite, ces embarcations sans humain, pesant une tonne, mesurent environ 5 m, peuvent atteindre une vitesse de 100 km/h et embarquer 200 kg d’explosif. Kiev avait lancé une campagne participative pour financer une flotte de 100 drones maritimes, estimés à 250 000 dollars (232 600 euros) pièce. « L’Ukraine est en capacité de produire ces appareils plutôt simples à concevoir. C’est comme une torpille low-cost sauf que vous pouvez la téléguider à des centaines de km de la cible », relève Xavier Tytelman, ex-aviateur militaire et fin connaisseur du conflit.

/1. Yesterday, Russian media reported that Russian reconnaissance ship "Ivan Hurs" was attacked, the ship was allegedly not damaged, and all the naval drones were destroyed.

Today, a video appeared showing how one of the drones reaches the targethttps://t.co/1ehvYl7J8n pic.twitter.com/qtIcxNS8bY — Special Kherson Cat 🐈🇺🇦 (@bayraktar_1love) May 25, 2023

Autre avantage : ils ne sont pas ou difficilement détectables. « De nuit, c’est redoutable car ils sont petits, parfois en fibre de carbone, sans métal et peuvent échapper aux radars », poursuit l’expert.

L’attaque de cette semaine, en plein jour, interroge. « C’est pour ça que les Russes ont pu en détruire. C’est une mission d’opportunité et permet d’envoyer un message : même sans marine, l’Ukraine est capable d’infliger des dégâts et jusque très loin de ses côtes », pense Xavier Tytelman.

Source: Le Parisien