EXCLU. ''Mon départ n'était pas du tout prévu'', humble et déterminé, Cheikh Tiberghien se livre
Formé à Bayonne est mis sur le devant de la scène à Clermont, Cheikh Tiberghien est un visage bien connu du Top 14 ces dernières saisons. Il s'est livré à nous concernant son avenir au Pays basque.
Blessé depuis le match contre Brive au mois de mars, puis opéré du poignet dans la foulée, Cheikh Tiberghien récupère doucement : "Ça se passe bien, je récupère tranquillement, c'est le scaphoïde qui a été touché. La saison est finie pour moi, sauf si on se qualifie." Pour le jeune joueur de 23 ans, il est désormais l'heure de regarder en arrière au moment d'évoquer ses années en Auvergne, qu'il n'a pas l'air de regretter : "Ces 4 années ont été une superbe expérience, je n'en garde que des bons souvenirs ! Mon départ n'était pas du tout prévu, j'étais lié à Clermont jusqu'en 2025 et pour être honnête, je ne voyais pas ailleurs. Les circonstances de la vie ont fait que j'ai dû faire un choix, mais j'en suis très heureux. Ici, j'ai progressé extrêmement vite !"
Une ascension fulgurante à l'ASM !
Il faut dire qu'à Clermont, le jeune joueur de 23 ans à trouver du temps de jeu, et plutôt rapidement même ! En concurrence directe avec des pointures telles que Nick Abendanon, Kotaro Matsushima ou encore Alex Newsome cette année, le Basque comptabilise 60 matchs avec les Jaunards. Ce dernier nous explique comment les choses sont allées si vite : "À Clermont, je n'ai joué que deux fois avec les espoirs, je suis presque passé des Crabos au Top 14. Après, dans le rugby, c'est souvent une question de circonstance ! J'ai bien joué en espoir et durant le 6 Nations u20, et Franck Azema me fait jouer à Pau. À partir de là, j'ai vraiment intégré l'équipe, et j'ai commencé à être peu à peu titulaire. La saison suivante, Tim Nanai-Williams jouait un peu partout, Tuicuvu était partie à Brive, et je me suis retrouvé à partager ma place avec Matsushima." Plutôt habitué à jouer à l'aile et à l'arrière, Tiberghien ne se déplaît pas au centre du terrain : "Cette saison, on m'a rajouté le poste de centre, c'est aller vite, mais à la fois dans l'ordre. Jono Gibbes me faisait confiance et je fonctionne comme ça."
Une fin au goût amer
Malgré quatre belles années en Auvergne, Cheikh Tiberghien réalise tout juste que l'aventure est finie, sans oublier les acteurs importants de sa réussite : "Il n'y a même pas deux semaines, je pensais encore que j'allais rester à Clermont, je ne suis pas du style à me questionner sans cesse, tout était clair pour moi. Je n'avais vraiment pas prévu de partir de Clermont avant 2025, c'était assez loin pour moi. Certaines personnes ont affirmé que j'avais choisis Bayonne à la suite de mon contrat à Clermont, mais non, il n'en est rien ! Ce sont des circonstances encore une fois, et je suis heureux d'avoir croisé la route de Franck (Azéma), de Xavier Sadourny qui m'a fait confiance très tôt ou même de Jono Gibbes."
Néanmoins, au moment d'évoquer sa situation actuelle, son ton se crispe pour laisser part à une certaine déception : "En peu de temps, j'ai connu pas mal de staff, mais j'ai essayé de rester au même niveau tout le temps. Je pars du principe ou si tu es bon, tu joues, sinon tu restes sur le banc. Je me suis toujours bien entendu avec les staffs et là, pour la première fois, il y a eu un couac avec Christophe. À Bayonne en jeune, dans les équipes de France et à l'ASM, je n'ai jamais eu de problèmes extra-sportif ! Nous n'avions pas la même vision du jeu, nous étions en désaccord sur plusieurs aspects, au niveau sportif seulement. Pourtant, mes performances étaient correctes, Franck et Jono sont tout aussi bons que Christophe, je n'ai jamais eu de faveur. Sans être arrogant, je suis tombé de haut lorsque j'ai été mis à l'écart en fin de saison. Cela fait partie des aléas et le coach a toujours raison, mais ça m'a affecté."
En plus de cela, le principal intéressé ne semblait pas vraiment au courant de son départ de l'ASM, ce qui est tout de même paradoxal :"J’ai vu des choses fuiter dans la presse, bien avant l'annonce de mon départ. Je ne lis pas beaucoup les journaux et j’ai été très surpris, ce sont mes amis et ma famille qui m'ont informé. De mon côté, je voulais rester ancré dans cette ville, je ne me posais pas de questions sur mon avenir, j’étais très bien installé. Ces rumeurs ont pas mal affecté mon papa également, c'est lui qui m'a poussé à venir à Clermont à 18 ans, mais c'est comme ça."
RUGBY. TRANSFERT. Top 14. On connaît le remplaçant de Rory Kockott à Castres
Un avenir plein de promesses au Pays basque !
Convoité par plusieurs clubs de Top 14, le retour de Cheikh Tiberghien à Bayonne n'a pas été si évident que ça : " Ça a été un choix très dur pour moi, j'ai eu des contacts avec Perpignan et Lyon également. Le LOU a été le premier club à me contacter, et je prends le temps pour les remercier, ils ont été géniaux avec moi ! J'ai pris la décision de revenir à Bayonne au dernier moment, le choix du cœur ou un nouveau challenge ? Ce n'était pas simple du tout ahah." Au-delà d'un choix pris uniquement en fonction de l'affection que porte le joueur au club basque, Tiberghien paraît très enthousiaste à l'idée de retrouver les terrains avec ce nouveau maillot : "L'ambition de Bayonne me plaît énormément, j'espère qu'on fera au moins aussi bien, voire mieux ! J'ai déjà hâte de jouer. À Jean-Dauger, la ferveur est incroyable et j'ai besoin de ça, comme à Clermont, je veux être transcendé lorsque je joue. En plus de ça, le jeu que propose Bayonne me parle, les mecs s'amusent sur le terrain et pour moi, le rugby reste un jeu avant tout."
En plus d'être la terre de son enfance, Cheikh Tiberghien retrouvera Camille Lopez à Bayonne, qui a joué un rôle important dans son transfert : "Lorsque je suis allé visiter, j'ai beaucoup parlé avec Camille. C'est un mec que j'aime beaucoup, avec qui je m'entends super bien. Quand il est parti de Clermont, j'étais triste pour l'équipe, mais heureux pour Bayonne d'un côté, car je connais ses qualités rugbystiques et humaines."
Une polyvalence qui attire l'attention !
Cheikh Tiberghien fait partie des rares joueurs à pouvoir évoluer à trois postes ! Cette saison, le jeune trois-quarts a joué au centre, à l'arrière et également à l'aile de l'attaque clermontoise ! Pour lui, cette polyvalence est à double tranchant : "La polyvalence, c'est un atout et un défaut ! À Clermont, ça a longtemps été mon point fort, car peu importe où j'étais placé, je jouais. Mais sur la fin, je faisais le remplaçant idéal puisque je pouvais rentrer un peu partout. À Bayonne, j'aimerais m'imposer au centre ou à l'arrière, et garder cette polyvalence parce que pour moi le principal reste de jouer ! Et puis, lorsque je joue différents postes d'un week-end à l'autre, je me rends aussi compte des aspects à améliorer dans mon jeu."
Médaillé d'argent à Buenos Aires en 2018 avec l'équipe de France à 7 des moins de 18 ans pour les jeux olympiques de la jeunesse, Tiberghien n'exclut pas un retour dans cette discipline : "Si les jeux olympiques à Paris sont un challenge pour moi ? Pas vraiment, ça fait longtemps que je n'ai pas joué à 7. Je dirais que c'est plus un rêve, tout le monde aimerait y participer !"
Source: Le Rugbynistère