Immigration, dette, Rassemblement National… ce qu’il faut retenir de l’interview d’Élisabeth Borne
Conduite sous stupéfiants, Marine Le Pen, dette… Dans une interview accordée, ce dimanche 28 mai 2023 dans la matinée, à Radio J, la Première ministre a abordé de nombreux sujets concernant la vie politique française. Et parmi eux, la future loi immigration.
Sur la loi immigration
Pour la Première ministre, les réponses sur cette question, qui anime les députés depuis plusieurs semaines, doivent se bâtir dans un cadre « européen », dont les Républicains semblent vouloir s’affranchir. Les parlementaires de droite ont déjà déposé une proposition de loi constitutionnelle à l’Assemblée et au Sénat. Elles prévoient notamment la possibilité de référendum sur la politique migratoire, celle de déroger à la primauté des traités et du droit européen, mais aussi et surtout l’inscription de « l’assimilation » dans la Constitution.
« Je suis profondément européenne, et je pense que c’est dans ce cadre-là qu’on doit bâtir les bonnes réponses », a précisé la cheffe de gouvernement, avant d’évoquer les concertations demandées au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. La locataire de Matignon se dit également prête à discuter « avec les autres groupes parlementaires qui partagent la préoccupation et la volonté d’améliorer la situation sur ces questions migratoires ».
Sur le Rassemblement national
Au micro de Radio J, la Première ministre s’en est également pris au Rassemblement national, qui n’a, selon elle, pas changé et est toujours un « héritier de Pétain ». « Je pense qu’il ne faut pas banaliser ses idées, ses idées sont toujours les mêmes. Alors maintenant, le Rassemblement national y met les formes, mais je continue à penser que c’est une idéologie dangereuse », a-t-elle déclaré, jugeant la victoire « possible » du parti en 2027, tout en accusant Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise de faire « le jeu de l’extrême droite ».
Sur le volet des ingérences russes, Élisabeth Borne n’a pas mâché ses mots. Selon elle, il existe « une proximité évidente » entre le RN et Vladimir Poutine. « Si Marine Le Pen veut réécrire l’histoire, on n’est pas obligé de tomber dans ce panneau. Cette proximité existe et ne s’efface pas », a-t-elle assuré, alors que l’ancienne présidente du RN s’est défendue cette semaine de tout « tropisme russe » devant une commission d’enquête parlementaire.
Sur la dette
Autre sujet de discussion : la dette de la France ; alors que l’agence financière Standard and Poor’s doit rendre sa note début juin pour l’Hexagone. « Je pense qu’on mène des réformes, on a présenté récemment une trajectoire de nos finances jusqu’en 2027 dans laquelle on veut, comme le président de la République s’y était engagé, réduire notre déficit à 2,7 % du PIB en 2027 », a-t-elle fait valoir.
Et d’ajouter : « On a aussi l’engagement dans cette trajectoire de baisser notre dette, et c’est ce que le ministre de l’Economie a eu l’occasion d’expliquer à Standard and Poor’s. »
Interrogée sur un éventuel risque de récession en France, la Première ministre a estimé que le gouvernement « agit pour que ce ne soit pas le cas ».
Sur les sanctions concernant la conduite sous stupéfiants
Après une série d’accidents, dont la mort d’une fillette de 6 ans à Trappes, dans les Yvelines, la cheffe du gouvernement Élisabeth Borne a annoncé que les sanctions pour conduite sous l’emprise de stupéfiants seraient « sans doute renforcées » en juillet. « Je réunirai un comité interministériel de la sécurité routière au mois de juillet et on aura à revenir sur les sanctions qui doivent sans doute être renforcées pour ceux qui conduisent sous l’emprise des stupéfiants », a-t-elle déclaré.
Source: Ouest-France
