Un réseau de trafic d’armes entre la Corse et le continent démantelé

May 28, 2023
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Dans sa lutte contre le crime organisé, la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille cible aussi le trafic d’armes, comme l’illustre le démantèlement d’un réseau entre la Corse, le continent et la Suisse. Douze personnes ont été mises en examen, jeudi 25 mai et vendredi 26 mai en soirée, pour trafic d’armes et blanchiment. Sept ont été placées en détention provisoire et cinq sous contrôle judiciaire a confirmé au Monde le parquet de Marseille.

La plupart de ces mises en cause sont reliées à des infractions à la législation sur les armes de catégories A et B (« acquisition sans autorisation, détention transport et cession, non autorisée en réunion d’un ou plusieurs matériels de guerre » ) mais aussi à des « détentions en bande organisée de substance ou produit incendiaire ou explosif pour préparer une destruction, dégradation, atteinte aux personnes » et une « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un ou plusieurs délits ». Enfin, l’instruction vise également des faits de « blanchiment aggravé ».

L’information judiciaire marseillaise a débuté en avril 2022, en remontant le fil d’interceptions téléphoniques, grâce, dixit une source policière, à « des prouesses technologiques innovantes en matière d’écoute, via les logiciels espion installés dans les téléphones portables à distance ». Ces investigations mettaient en exergue « de nombreuses transactions d’armes entre le Sartenais, le Var et le Doubs », précise le parquet de Marseille. « Les gendarmes ont suivi la route des armes, neuves ou provenant de cambriolages, notamment en Suisse dont certaines étaient récupérées par deux armuriers », détaille une source judiciaire. De la Suisse à Besançon, elles rejoignaient ensuite le sud de la France et traversaient la mer dissimulées dans des véhicules placés le plus simplement du monde dans les ferries, selon la même source.

Des armes, des munitions et des montres de luxe saisies

Mardi 23 mai, quatre-vingt-dix militaires dont cinquante enquêteurs de trois sections de recherches de la gendarmerie, menaient une opération de grande envergure à Ajaccio, dans le Sartenais-Valinco, le sud de la France et le Doubs qui conduisait au placement en garde à vue de vingt et une personnes.

Ils ont également collaboré avec la police helvète pour conduire une perquisition en Suisse.

Les gendarmes ont saisi au total deux fusils d’assaut, un pistolet-mitrailleur, dix-neuf armes de poing et des milliers de munitions parmi lesquelles des cartouches de 12.7 mm, « des munitions de guerre de très gros calibre pouvant être utilisées dans des fusils de précision pour transpercer des blindages », détaille le parquet de Marseille.

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Source: Le Monde