Etats-Unis : un accord de principe trouvé sur la dette entre la Maison Blanche et les républicains

May 28, 2023
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Le « speaker » républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, annonce l’accord trouvé sur le relèvement du plafond de la dette, le 28 mai 2023 à Washington DC. ANNA ROSE LAYDEN / AFP

Un compromis classique, limité et imparfait. Mais un compromis indispensable, qui permettra aux Etats-Unis de reculer devant un précipice financier. Ainsi se présente l’accord de principe conclu samedi 27 mai entre la Maison Blanche et les négociateurs républicains de la Chambre des représentants, au sujet du relèvement du plafond de la dette et des coupes budgétaires imposées en échange. Cet accord, qui devra encore être soumis à un vote de la Chambre le 31 mai puis du Sénat, avant d’être signé par Joe Biden, représente la seule voie possible pour éviter un défaut de l’Etat fédéral sur ses obligations financières (dépenses courantes et dettes) début juin.

Contrairement aux précédents relèvements du plafond de la dette, la majorité républicaine à la Chambre a voulu cette fois lier cette mesure à une limitation des dépenses de l’Etat fédéral. Après s’y être longtemps refusé, Joe Biden a dû accepter les paramètres de cette négociation. La hausse de ces dépenses sera gelée en 2024 et limitée à 1 % en 2025, sauf dans le secteur militaire. En échange, le relèvement du plafond de la dette sur cette période de deux ans permettrait de retirer ce sujet du champ de la confrontation partisane, avant l’élection présidentielle de novembre 2024.

Plusieurs semaines de négociations tendues, entrecoupées d’accusations mutuelles de chantage et d’irresponsabilité, ont eu lieu entre les deux parties. La fébrilité montait, tandis que le calendrier semblait de plus en plus contraignant, avant que les Etats-Unis n’atteignent le plafond d’endettement fixé par le Congrès à 31 381 milliards de dollars (environ 29 000 milliards d’euros). Au point que certains conseillers à la Maison Blanche étudiaient de près l’hypothèse d’un contournement du Congrès et d’une invocation du quatorzième amendement de la Constitution américaine. Adopté en 1868, il précise que « la validité de la dette publique […] ne sera pas mise en question ». Mais ce recours aurait fatalement entraîné des contestations en justice.

Au lieu de cela, Joe Biden et le « speaker » de la Chambre, Kevin McCarthy (Californie), ont réussi à avancer l’un vers l’autre. Dans un communiqué samedi soir, le président américain a salué cet accord, « qui représente un compromis » et « une bonne nouvelle pour le peuple américain, car il empêche ce qui aurait pu être un défaut catastrophique et aurait conduit à une récession économique ». Joe Biden estime que les priorités démocrates et les textes législatifs déjà votés depuis deux ans demeurent intacts.

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Source: Le Monde