“Black Widow”, sur TF1 : mais à quoi peut bien servir le 24ᵉ film Marvel ?
Nous sommes dimanche soir, et un Marvel passe à la télé. Après deux douzaines de productions de la MCU, pourquoi passer deux heures dans son canapé à regarder cet énième avatar ? Premier indice : la présence au générique d’une certaine Scarlett…
Scarlett Johansson, une “Veuve noire” bondissante. Walt Disney Studios - Marvel Studios
Par Marion Michel Partage
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Black Widow, c’est une aventure supplémentaire (la 24ᵉ) du MCU, pleine de « paf ! », de « boum ! » et de « la famille, c’est pas facile ». Divertissante mais pas vraiment révolutionnaire, et pouvant souffrir d’un manque de motivation de la part du public, qui hésite à regarder pendant deux heures les pirouettes d’une superhéroïne dont on sait déjà qu’elle ne reviendra pas – divulgâchage certes, mais qui n’a pas vu Advengers : Endgame ? Alors Black Widow, quel intérêt ? Voici nos trois réponses
Pour une superhéroïne en haut de l’affiche
On a beau compter, re-compter et re-re-compter : ça fait deux. De quoi ? Des femmes qui donnent leur nom à une aventure cinématographique du Marvel Cinematic Universe (MCU), la franchise produite par Marvel Studios qui rassemble les héros et héroïnes dessinés dans les comics édités par Marvel Comics.
Deux superhéroïnes sur le devant de la scène donc, pour un total de trente et un films sortis en salles. C’est tout. Et qui arrivent d’ailleurs tardivement dans la chronologie générale entreprise en 2008 avec Iron Man, réalisé par Jon Favreau. Il fallut attendre une bonne décennie pour que Captain Marvel déboule sur nos écrans en 2019, suivi de Black Widow en 2021. Et si d’autres guerrières badass, sur Terre ou dans l’espace, méritent leur place dans l’équipe au même titre que leurs pairs – Gamora et Nebula dans Les Gardiens de la Galaxie ; Nakia et Okoye dans Black Panther ; Ajak, Thena et Circé dans Les Éternels ; la guêpe dans Ant-Man et la guêpe –, elles n’auront pas le privilège de voir leur nom, en solo et en lettres capitales, imprimé en haut de l’affiche.
Découvrir la critique q Black Widow
C’est sur Disney + que Marvel Studios, cancre en féminisme, laisse les rênes souples aux créateurs pour mettre en scène des récits de femmes. Des superhéroïnes complexes, uniques – à l’exception de She Hulk, qui n’est que la réplique féminine d’un bon gros superhéros qu’on connaît déjà –, douées d’humour (!) et d’intelligence : Jessica Jones dans la série éponyme, Peggy Carter dans Agent Carter, l’amusante Miss Marvel, et la Sorcière rouge dans l’excellent et surprenant Wanda Vision. Encourageant. Alors, à quand la même chose sur grand écran ?
Pour lancer la phase IV du MCU
Il faut dire que la phase III, entamée en 2016 avec Captain America : Civil War, avait placé la barre super haut. Et on s’en souviendra, notamment parce que le super méchant Thanos avait tué tout le monde, enfin la moitié, d’un simple claquement de doigts dans Avengers : Infinity War (2018). Et puis parce qu’ensuite tout le monde avait revécu – hourra ! – et que Thanos était re-tué – re-hourra ! –, laissant quelques super, et pas des moindres, sur le carreau dans Avengers : Endgame (2019). Tchao Iron Man/Tony Stark et Black Widow/Natasha Romanoff, dont la disparition a marqué les mémoires durablement, et ce malgré les acrobaties européennes amusantes du jeune Peter Parker dans le dernier film de cette période, Spider-Man : Far From Home (2019).
Une bande de méchants très méchants, bien décidés à neutraliser la Black Widow. Walt Disney Studios - Marvel Studios
Difficile donc, après un tel chambardement côté super et côté spectateurs, d’embrayer sur un nouveau cycle. La suite doit s’amorcer en douceur. La phase IV empruntant d’abord un chemin de traverse par le biais de Disney+, où sortent coup sur coup des séries parallèles de l’univers du MCU produites par Marvel Studios : Wanda Vision, Falcon et le Soldat de l’hiver, et Loki. Puis, pour le retour en salles, en capitalisant sur la corde sensible : et si Natasha Romanoff revenait d’outre-tombe ? Une tactique vérifiée par Advengers : Endgame, lequel demeure aujourd’hui le meilleur démarrage de l’histoire du cinéma (plus de 1,2 milliard de dollars de recettes mondiales lors du premier week-end d’exploitation). Vos superhéros préférés sont-ils vraiment morts ? Pour le vérifier, courez au ciné. Malin !
Pour Scarlett Johansson, quand même
Lorsqu’elle rejoint la bande de mecs de l’écurie Marvel, Scarlett Johansson avoue sans détour sortir « de [sa] zone de confort ». Pour sa toute première apparition en tant que Veuve noire en 2010 dans Iron Man 2, la comédienne alors âgée de 26 ans troque son blond platine contre un roux cuivré, et revêt flingues et costume en latex moulant aux antipodes de ses costumes précédents. Jusqu’alors femme fatale, fille candide ou mélancolique à la voix envoûtante, Scarlett Johansson provoque le désir de ses partenaires à l’écran dans des drames et des comédies où sa seule présence cristallise les sauts du cœur.
En se glissant dans la peau de Natasha Romanoff, l’actrice franchit une nouvelle étape dans sa carrière. Et prouve, en incarnant cette justicière surentraînée, dangereuse et qui ne tombe pas nécessairement amoureuse, qu’elle cartonne aussi dans le cinéma d’action rutilant à gros budget. À partir de là, c’est d’ailleurs dans le genre du blockbuster SF qu’elle occupera seule toute l’affiche, dans des premiers rôles d’ampleur. Dans Lucy, de Luc Besson, en 2014, dans Ghost in the Shell, de Rupert Sanders, en 2017, et enfin, consécration de la consécration et boucle bouclée avec le spin-off Black Widow, en 2021.
Source: Télérama.fr