Renault au niveau de Tesla... en 2026 ?
Renault travaille toujours sur sa nouvelle suite logicielle pour les voitures électriques de demain. Les efforts du Losange pourraient l'amener à être au niveau de Tesla. Mais pas avant 2026.
Le véhicule défini par logiciel (Software Defined Vehicle, ou SDV) prend de l'ampleur dans l'automobile. Plusieurs constructeurs ont pris conscience qu'il était plus intéressant de centraliser la gestion des informations et des données d'un véhicule dans un cerveau, plutôt que de les faire traiter indépendamment par des contrôleurs dédiés.
L'architecture logicielle est justement un thème qui occupe fortement le groupe Renault. Lequel dévoilait plus en détail lundi les contours de ce gros projet "SDV", développé avec des partenaires de choix : Qualcomm pour les processeurs et Alphabet, filiale de Google, pour la couche logicielle.
Renault se scinde en deux et devient Ampère
Du niveau de Tesla, dans quelques années
L'idée est de centraliser les données et réduire le nombre de processeurs à bord des véhicules, tout en ayant des systèmes plus performants et plus flexibles © Renault
L'objectif est d'offrir un environnement abouti, fluide et performant aux utilisateurs des futurs véhicules électriques sans avoir à multiplier les processeurs. Et l'on sait à quel point les pénuries de semi-conducteurs ont mis à mal l'industrie automobile mondiale depuis deux ans. Les futurs SDV développés par Renault, disposeront en moyenne d'une vingtaine de processeurs pour l'ensemble des fonctionnalités primaires et secondaires du véhicule, contre plus de 100 processeurs à l'heure actuelle. Cette simplification et ce travail de fond sur la couche logicielle (pour le multimédia comme le calculateur) vont permettre à Renault d'arriver au niveau de Tesla... en 2026. C'est Gilles le Borgne, patron de l'ingénierie, qui l'a confirmé lundi. L'une des grandes forces de Tesla est justement de disposer de véhicules où le software prend une part énorme du développement.
Résultat : Tesla a été bien moins impacté par les pénuries de semi-conducteurs. Le constructeur américain a pu s'adapter en revoyant les systèmes d'exploitation pour qu'ils fonctionnent rapidement avec d'autres types de microprocesseurs. Cette flexibilité a été une arme redoutable depuis deux ans. Si Renault adopte une approche logicielle proche de celle de Tesla, il y a des différences : Tesla produit tout en interne, tandis que Renault s'appuie sur un noyau type "Android" conçu par Google.
Pas de guerre des prix
Renault tentera donc de faire aussi bien, voire mieux que Tesla, mais il est un domaine où le losange ne veut pas suivre. La récente baisse des prix de la Model 3, aujourd'hui au niveau d'une Mégane EV60, n'encourage pas Renault à casser les prix : "nous ne voulons pas faire ce que nous avons fait dans le passé, nous voulons vendre nos voitures, nous ne voulons pas les donner", a commenté Gilles le Borgne. Théoriquement, donc, la Mégane ne verra pas ses prix baisser. En tout cas à court terme.
Source: L'Automobile Magazine