Le bonus écologique revu pour favoriser l'industrie française
Face à la concurrence étrangère, l’État envisage une réforme du bonus écologique pour favoriser le « Made in France ».
Le bonus écologique revu pour favoriser l'industrie française-iStock-HJBC
L’offensive Tesla
Depuis quelques semaines, le Model Y du constructeur automobile Tesla est vendu 45 990 euros. Son prix de vente se trouvant tout juste sous la barre des 47 000 euros, le véhicule est de ce fait éligible au bonus écologique, coup de pouce financier mis en place par l’État pour valoriser l’acquisition de véhicules peu polluants. Cette aide financière varie entre 5 000 et 7 000 euros pour les foyers les plus modestes et s’applique sur les véhicules commercialisés à un prix inférieur à 47 000 euros. Une aubaine pour Tesla, qui a successivement baissé le prix de son modèle phare de 3 000 euros en janvier, et de 2 000 euros en avril dernier, le rendant de ce fait éligible au bonus écologique et d’autant plus attractif. Au premier trimestre 2023, le Model Y se trouvait dans le palmarès des 10 véhicules les plus vendus tous types confondus, et était le véhicule électrique le plus vendu en Europe.
Un bonus écologique pour les véhicules européens ?
Les prix cassés du géant américain ont impacté le marché européen et français, certains clients privilégiant l’offre américaine à celles des constructeurs français, un peu moins bon marché. Aussi, les industriels français s’insurgent de constater que l’aide étatique remplisse les caisses d’une entreprise étrangère. Tesla, loin d’être un cas à part, a emboîté le pas aux constructeurs chinois, leaders du marché de l’électrique, avec des prix toujours plus attractifs. Le gouvernement français, sensible aux inquiétudes des constructeurs tricolores, pourrait envisager sous peu de restreindre l’accès au bonus écologique aux acquisitions de véhicules produits en Europe. Cette option n’exclurait cependant pas d’emblée les véhicules de Tesla, puisqu’une partie de la gamme des Model Y est produite en Allemagne, alors que de nombreux modèles européens, comme la BMW iX3 ou la Dacia Spring sont assemblés en Chine.
Un bonus plus vert ?
Une nouvelle version du bonus écologique devrait donc permettre de donner l’avantage aux constructeurs français et européens en tenant compte des spécificités liées à la production de leurs véhicules électriques. Selon toute vraisemblance, les nouveaux critères d’attribution du bonus prendraient également en compte l’énergie utilisée lors de la production des véhicules électriques. Dans ce contexte hautement concurrentiel, Renault et Volkswagen sortiront respectivement la R5 et la ID.2 en 2025, deux modèles présentés à un prix concurrentiel de 25 000 euros.
Source: Boursorama