Réforme des retraites : Eric Coquerel au coeur des attentions avant l'étude de la proposition d'abrogation du groupe Liot
Le texte Liot pour abroger la réforme des retraites arrive cette semaine à l’Assemblée. Et son examen en commission après-demain repose aujourd’hui sur les épaules du président de la commission des finances. Le brief politique de Victoria Koussa.
C'est lui qui a les clés du camion. Et c’est un fait : Eric Coquerel occupe depuis un an la présidence de la prestigieuse commission des finances, un poste-clé du palais Bourbon, réservé aux oppositions. Saisi par la majorité, l'Insoumis doit se prononcer d’ici la commission sur la recevabilité de la proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites du groupe Liot (Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires). Or, on lui demande d’appliquer l’article 40 de la Constitution, qui prévoit de balayer tout amendement ou proposition de loi dégradant les comptes publics. Une procédure que l'Insoumis dénonce depuis longtemps, ce qui laisse peu de doutes sur la décision qu’il rendra.
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"Siffler la fin de la récréation"
Et dans la majorité certains s’agacent : déjà que son élection l’an dernier avait hérissé quelques poils, là, en perturbant les plans de la majorité, il se prend les foudres de certains députés. "On est fous de rage", s’énerve un MoDem croisé dans la salle des Quatre Colonnes, qui tente de délégitimer Eric Coquerel : "Il faut qu’il soit sérieux, qu’il soit président de la commission des finances et pas de LFI".
Pour Marc Ferracci, un député proche d’Emmanuel Macron, Éric Coquerel est même dans une "démarche d'affaiblissement des institutions. Chacun sait que c'est le cœur de la stratégie politique de LFI", dénonce-t-il. Avant de réclamer : "Il est temps de siffler la fin de la récréation".
Autant de pression(s) que ressent Eric Coquerel. Il sait qu’une épée de Damoclès plane au-dessus de sa tête, puisqu’en octobre prochain, les députés revotent pour le maintenir ou non à la présidence de la commission des finances. L'Insoumis entend dire que certains pourraient lui faire payer sa décision sur le texte Liot en votant, par exemple, pour un autre candidat. D'ici là, la majorité affine un plan pour contrer un éventuel feu vert sur le texte d’Éric Coquerel. Mais Liot compte saisir le jour de l’examen en séance le Conseil constitutionnel pour pouvoir voter coûte que coûte.
Source: franceinfo