Dissolution du Parlement espagnol : le quitte ou double de Pedro Sanchez

May 29, 2023
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Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, lors d’une conférence de presse, le 30 juin 2022, après un sommet de l’OTAN, à Madrid. BERNAT ARMANGUE / AP

Pedro Sanchez a décidé de tout jouer à quitte ou double. Lundi 29 mai, au lendemain de résultats désastreux aux élections municipales et régionales, qui ont vu le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) balayé dans de nombreuses assemblées locales par le Parti populaire (PP, droite), le président du gouvernement espagnol a annoncé la dissolution du Parlement et la tenue d’élections législatives anticipées. Elles auront lieu le 23 juillet, en pleine présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne.

« Bien que les élections aient une portée municipale et régionale, le sens du vote porte un message qui va plus loin, et comme président du gouvernement et secrétaire général du Parti socialiste, j’assume personnellement les résultats », a-t-il déclaré, lundi matin, lors d’une très brève allocution qui a pris l’Espagne tout entière par surprise.

Le dirigeant socialiste s’était particulièrement impliqué dans la campagne, au point de la transformer en une sorte de plébiscite pour ou contre sa gestion, et de premier tour avant les élections législatives initialement prévues pour décembre. Le message dans les urnes a été clair : le Parti populaire a absorbé la quasi-totalité des voix du parti libéral Ciudadanos, qui disparaît, et récupéré une grande partie du centre politique. Avec 31 % (+ 8,88 points) des suffrages, il a progressé de près de 2 millions de voix par rapport à 2019, et en obtient 800 000 de plus que le PSOE.

Avec 28 % des voix (− 1,27 point), le PSOE a perdu 400 000 électeurs… suffisamment pour céder d’importants bastions, comme l’Estrémadure et l’Aragon, ainsi que la région de Valence, les Baléares et la Rioja, et onze des vingt-deux capitales de province qu’il gouvernait. Symbole de ce revers, le PP se rend maître de sept des huit capitales de province de l’Andalousie, région qui fut longtemps le principal grenier à voix des socialistes, et récupère Valence.

Recul des partis de la gauche de la gauche

Le PSOE n’est pas parvenu à récupérer les voix des déçus de Podemos, pourtant nombreuses. Le parti de la gauche radicale, avec qui le PSOE gouverne en coalition, n’a en effet obtenu que 3,2 % des voix et perdu toute représentation dans les parlements régionaux de Madrid et de Valence, voyant partout sa représentation réduite comme peau de chagrin. Dans la communauté autonome de Valence et aux Baléares, c’est d’ailleurs le recul des partis de la gauche de la gauche, plus que le score du Parti socialiste, qui empêche de reconduire les alliances au pouvoir.

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Source: Le Monde