Guerre en Ukraine : quand la Russie adapte des bombes de l'époque soviétique pour mieux transpercer la défense anti-aérienne de Kiev
En transformant de vieilles munitions des années 70, la Russie poursuit sa guerre à moindre coût, tout en utilisant une technologie trop ancienne pour être détectée par la défense anti-aérienne ukrainienne.
L'armée russe fait du bricolage avec des bombes de 500 kilos. C'est la conclusion de plusieurs responsables militaires, ukrainiens et américains, qui ont révélé cette semaine que les Russes avaient adapté leur stock de vieilles munitions, alors que l'Ukraine prépare de son côté sa contre-offensive.
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Ces bombes de type FAB-500 qui datent de l'époque soviétique sont modifiées pour passer à travers la défense anti-aérienne ukrainienne. Normalement, après avoir été larguées depuis un avion, ces vieilles munitions tombent à la verticale. Mais avec quelques soudures pour y fixer des ailettes et un système de guidage basique, ces gros calibres parviennent à planer et donc à augmenter leur portée.
Quasi-indétectables par le système de défense anti-aérienne
Ces modifications apportent des atouts considérables. D'abord pour les avions russes qui les larguent, et qui peuvent ainsi rester à distance des missiles sol-air de Kiev. Ensuite parce que, comme elles n'ont pas de moteur, ces bombes passent quasiment inaperçues. "Une défense anti-aérienne, c'est fait pour intercepter des missiles ou des avions qui ont une signature infrarouge parce qu'ils émettent de la chaleur, explique Stéphane Audrand, consultant en risques internationaux et spécialiste de l'armement. Le probème de ces bombes, c'est qu'elles n'émettent rien et qu'elles vont extrêmement vite, comme ce sont des bombes en chute libre."
"Le temps de réaction de la défense anti-aérienne doit être assez court, et les missiles de la défense anti-aérienne ne peuvent pas tous aller frapper ce genre" de bombes, poursuit Stéphane Audrand. L'idéal pour Kiev serait alors de pouvoir frapper directement les avions qui les larguent. La livraison de F-16 américains à l'Ukraine pourrait le permettre. En attendant, Moscou continue de puiser dans cet important stock datant des années 70. Une façon de poursuivre la guerre à moindre coût, et de préserver ses missiles les plus sophisitqués.
Source: franceinfo