Mort d’Yvan Colonna : " deux préfets en activité " se seraient réjouis de son agression

May 30, 2023
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« Deux préfets en activité » se seraient réjouis, sur « une boucle WhatsApp » privée, de l’agression mortelle d’Yvan Colonna à la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône) le 2 mars 2022. Il était décédé le 21 mars. C’est ce que révèlent des échanges rendus publics mardi, sous couvert d’anonymat, dans le rapport de la commission d’enquête parlementaire.

Président de cette commission sur l’agression d’Yvan Colonna, le député nationaliste corse Jean-Félix Acquaviva a communiqué, dans les annexes du rapport, ce qu’il présente comme des échanges « entre préfets en activité », qui auraient eu lieu « entre le 10 mars et le 11 mars 2022 ». Ces échanges se sont tenus « au moment de la décision de levée du statut de détenus particulièrement signalés (DPS) d’Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, à la suite de l’agression mortelle d’Yvan Colonna du 2 mars 2022 ».

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Cette décision était intervenue le 11 mars, après que le statut DPS d’Yvan Colonna, qui purgeait une peine de perpétuité pour l’assassinat du Préfet Erignac, avait lui été levé le 8 mars par le Premier ministre d’alors, Jean Castex, pour permettre des visites de ses proches à l’hôpital. Alain Ferrandi et Pierre Alessandri étaient deux autres membres du « commando Erignac », auteur de l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998 à Ajaccio.

Le contenu des échanges

Dans ces échanges, dont les noms des auteurs ont été remplacés par les lettres X et Y, pour garantir « le respect absolu des sources », précise Jean-Félix Acquaviva, l’un des auteurs indique que « Fernandel tue Erignac une deuxième fois », en référence à la décision de Jean Castex de lever le statut DPS d’Yvan Colonna.

Son interlocuteur lui répond que « M. devrait démissionner », semblant faire référence à Emmanuel Macron dont il qualifie le mandat de présidence « de la honte et du déshonneur ». X renchérit en assurant que « l’autre détenu », c’est-à-dire Franck Elong Abe qui a revendiqué l’assassinat d’Yvan Colonna, « n’a fait que ce que l’État aurait dû faire à l’époque », appelant également à « un référendum national sur l’indépendance de la Corse », comme cela a été « fait pour l’Algérie ».

Y appelle lui à la démission du Premier ministre, estimant qu’il a « trahi l’État », ou à défaut à la démission d’Emmanuel Macron. « C’était pas la peine de nous obliger à faire des salles Erignac partout si c’est pour pisser sur sa mémoire aujourd’hui », réagit X.

Darmanin demande « les preuves » de ces messages

Jean-Félix Acquaviva avait déjà évoqué l’existence de ces messages lors de l’audition de Jean Castex par la commission d’enquête parlementaire, le 8 mars dernier. « Oui cet échange a bien eu lieu », a-t-il maintenu lors d’une conférence de presse commune avec le rapporteur du rapport Laurent Marcangeli, expliquant qu’il avait choisi d’annexer les messages au rapport pour « contribuer à solder cette histoire ».

Source: Le Parisien