Tourisme : le plan du gouvernement pour répondre à la pénurie de saisonniers 

May 30, 2023
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Avec 30 % de saisonniers en moins, l’année 2022 s’est avérée compliquée pour les professionnels du tourisme, en particulier dans l’hôtellerie-restauration. Le secteur génère 300 000 offres d’emploi chaque année mais fait face à une pénurie de main-d’œuvre. Sur la saison estivale 2022 et hivernale qui a suivi, 65 000 postes de saisonniers n’ont pas pu être pourvus faute de candidats.

Au-delà du recours aux petits boulots d’étudiants, l’enjeu est d’attirer et retenir des profils prêts à s’inscrire dans ces carrières sur le long terme. Nombreux en effet sont ceux qui ont décidé de changer de vie durant la crise sanitaire.

Olivier Dussopt, le ministre du Travail, et Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée notamment des PME et du Tourisme, seront en déplacement dans les Landes ce mercredi 31 mai 2023 pour présenter leur « plan saisonniers » (l’agriculture n’est pas concernée), auquel contribue également le ministère du Logement.

Pas de retour en arrière sur les allocations-chômage

Pas question pour le gouvernement de revenir sur les dernières réformes de l’Assurance chômage qui ont pu toucher les travailleurs saisonniers. C’est le cas du passage de 4 à 6 mois minimum de travail pour ouvrir des droits aux allocations mais aussi de la modification du mode de calcul du Salaire journalier de référence, qui fait baisser le montant touché par ceux qui enchaînent les contrats courts et les périodes non travaillées. Du côté des cabinets d’Olivier Dussopt et d’Olivia Grégoire, on fait valoir que d’autres pays ont des règles bien plus restrictives et parviennent tout de même à maintenir une activité touristique. Mais la France reste la première destination touristique du monde. L’enjeu est donc de taille.

La feuille de route pour ces trois prochaines années est axée autour de trois volets : orientation et accompagnement, formation et logement.

Au menu, pas d’annonce révolutionnaire mais plutôt le développement de programmes existants. Et une volonté aussi de faciliter l’échange de bonnes pratiques entre entreprises et aussi régions.

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Proposer plus de postes hors saison

Pour attirer vers ces secteurs, la « Semaine des métiers du tourisme » doit être pérennisée, avec pour objectif de doubler le nombre d’événements organisés pour atteindre environ 2 500 d’ici 2025.

Les guichets saisonniers, qui aiguillent les saisonniers dans leurs démarches (vie personnelle, administrative et professionnelle) doivent voir leur nombre doubler pour passer à environ 100 guichets (physiques ou dématérialisés) sur l’ensemble du territoire.

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Pour accompagner les saisonniers dans leur recherche d’emploi ou de formation en période « hors saison », Pôle emploi et les missions locales organiseront des réunions d’information à titre expérimental à la fin de la saison estivale 2023 dans 15 territoires touristiques les plus touchés par les tensions de recrutement. Elles pourraient être généralisées sur l’ensemble du territoire à partir de 2024.

Toujours pour leur offrir des perspectives entre deux saisons, l’État développera des partenariats territoriaux avec un certain nombre de secteurs soumis également à de fortes tensions de recrutement, comme la restauration collective. Pour augmenter le vivier de candidats, le gouvernement espère aussi permettre le recrutement de 10 000 demandeurs d’emploi dans les métiers du tourisme en les formant sous des formats courts (35 à 70 heures contre une centaine d’heure habituellement) sur les trois années 2023-2025.

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Le logement au cœur de la problématique

Mais le volet logement est aussi un axe central. La plateforme numérique « mes aides » intégrera, à partir de juin 2023, les offres de locations de logements disponibles pour les saisonniers dans les parcs publics, associatifs ou sociaux. Et pour encourager les propriétaires privés, le gouvernement veut promouvoir le dispositif fiscal qui permet aux personnes qui louent ou sous-louent en meublé à un saisonnier une ou plusieurs pièces de leur habitation principale d’être exonérées de l’impôt sur le revenu pour les produits de cette location. Cette exonération sera maintenue au moins jusqu’à juillet 2024.

L’État annonce aussi qu’il ouvrira à la location dès l’été 2023, 1 300 chambres universitaires des Crous et des bailleurs sociaux dans les grandes villes universitaires à proximité des pôles touristiques les plus importants. Il souhaite aussi ouvrir 6 000 logements au sein des internats scolaires et universitaires d’ici 2025. Enfin, le dispositif de bail mobilité, va être réévalué avec les fédérations professionnelles pour si besoin être réformé. D’une durée de 1 à 10 mois non renouvelable, ce type de bail créé en 2018 est signé entre le propriétaire d’un logement meublé et un locataire considéré comme occupant temporaire. Mais il rencontre peu de succès.

Ces mesures seront complétées dans le cadre du Comité de filière du tourisme. Car du côté des cabinets d’Olivia Grégoire et Olivier Dussopt, on rappelle que ce n’est pas à l’État de gérer la question des salaires et des conditions de travail pour rendre ces métiers plus attractifs. Mais que ces enjeux doivent être portés par les branches.

Source: Ouest-France