Les prix des logements anciens baissent pour la première fois depuis 2015 en France, sauf à Nice
Ils n’avaient pas vu ça depuis 8 ans, les professionnels de l’immobilier constatent une baisse des prix des logements dans l’ancien en France: -0,2% par rapport au 4e trimestre 2022 (selon les données provisoires publiées par l’Insee), après une stabilité au 4e trimestre 2022 et une croissance de +1,5% au 3e trimestre 2022.
Hausse un peu plus marquée pour les maisons
Sur un an, les prix reculent nettement: +2,7% au premier trimestre 2023, après une hausse de 4,6% au 4e trimestre 2022 et de 6,4% au 3e. La hausse reste un peu plus marquée pour les maisons (+3,1% sur un an au premier trimestre 2023) que pour les appartements (+2,2%), et ce depuis le 4e trimestre 2020.
À Paris et en Île-de-France, les prix des appartements continuent de baisser pour le 2e trimestre consécutif: -1,1% au premier trimestre 2023, après -0,5% au 4e trimestre 2022 et +0,5% au 3e.
En région, les prix des logements anciens sont en moyenne quasi stables, à +0,1% sur un trimestre, après +0,2% au 4e trimestre 2022 et +1,8% au 3e.
A Nice le marché extérieur continue de tirer les prix vers le haut
"A Nice, les prix stagnent voire continuent de monter" note Thomas Gheerbrant, expert en immobilier, "avec un grand écart sur les offres avec deux marchés, un marché local et un marché extérieur, qui, lui, continue de tirer les prix locaux vers le haut".
"En dessous des 300.000 euros, on a plutôt une clientèle locale. Les primo accédants, les couples qui gagnent autour des 4.000 euros commencent vraiment à rencontrer des difficultés d’emprunt. Il faudrait aller vers une baisse de prix. Les vendeurs ne sont pas encore complètement mûrs mais commencent à l’entendre car on commence à avoir des problèmes pour sortir les biens, les délais s’allongent, ça se fait en deux fois".
"Au-dessus des 300.000 euros, il n’y a pas de baisse de prix, surtout si on est sur des secteurs touristiques, Nice centre, la Prom, ou Cimiez. Les Parisiens continuer à acheter, les Anglais, les Américains aussi".
"On risque de se retrouver dans une situation de blocage"
Même tendance pour l'ensemble du département.
«La clientèle locale, de primo accédants, est très impactée par les taux d’intérêt avec un pouvoir d’achat qui baisse considérablement. Les biens restent plus longtemps sur le marché mais ça n’impacte pas encore les prix car les vendeurs campent sur leurs positions. On risque de se retrouver dans une situation de blocage» détaille Pascale Platret, déléguée générale de MLS Côte d’Azur, association qui fédère 510 agences immobilières des Alpes-Maritimes et représente 40% de parts de marché.
Sur le marché de la revente toujours, les prix des biens d’exception, avec une jolie vue, ou en centre ville, très prisés de la clientèle étrangère ou touristique, poursuivent leur hausse.
Baisse des transactions sur un an
"Sur le littoral, deux villes tirent leur épingle du jeu, Nice et Antibes car très appréciée des étrangers. Les villas à Vence se vendent également très bien, pour la vue. Mais aujourd’hui les défauts sont pénalisés alors qu’il y a 2 ans tout se vendait" rappelle Pascale Platret.
Le nombre de transactions dans le département au premier trimestre 2023 est en recul de 5% par rapport au premier trimestre 2022, selon les chiffres publiés par l’observatoire immobilier d’habitat Côte d’Azur.
"Le nombre de ventes chute parce qu’il y a moins de produits sur le marché, mais la demande, elle, reste forte" conclut la déléguée générale de MLS Côte d’Azur.
Source: Nice matin