Chez Atos, un actionnaire pousse pour révoquer le président

June 01, 2023
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Chez Atos, à Paris, le 16 février 2022. ERIC PIERMONT / AFP

La tension monte chez Atos à l’approche de son assemblée générale du 28 juin. Lors de cette réunion, la société de gestion d’actifs Sycomore AM, actionnaire minoritaire du groupe d’informatique, prévoit de déposer quatre résolutions dissidentes. L’une d’entre elles demande la révocation du président du conseil d’administration Bertrand Meunier, à ce poste depuis novembre 2019 et jugé comme le premier responsable des difficultés actuelles de la société.

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L’investisseur souhaite également le départ de deux autres administrateurs, Aminata Niane et Vernon Sankey, ainsi que le rétablissement d’un poste d’administrateur référent, supprimé en décembre 2020, et dont la mission est d’assurer le dialogue avec les actionnaires.

« Depuis fin 2019, le bilan du groupe est désastreux », écrit Cyril Charlot, le directeur général délégué de Sycomore, dans une lettre adressée à Bertrand Meunier et rendue publique le 1er juin. « D’un point de vue comptable, la société a accusé quatre milliards d’euros de pertes en deux ans et ses fonds propres ont fondu de moitié », commence l’investisseur, avant d’égrener une série de critiques contre une stratégie menée « à l’encontre de celle annoncée aux investisseurs », « une communication financière beaucoup trop agressive » et le « manque de professionnalisme et de discernement » du comité des nominations du groupe qui a nommé début 2022 un directeur général, Rodolphe Belmer, parti, en juin 2022, neuf mois après son arrivée. Résultat : « d’un point de vue boursier le bilan est dramatique : - 81 % pour Atos depuis fin 2019 contre + 50 % pour Capgemini », conclut l’investisseur.

Candidats pertinents

Pour Sycomore, seule une refonte du conseil d’administration d’Atos permettra de redonner une stratégie « à nouveau clairement définie » et une « rentabilité dans la moyenne du secteur ». L’actionnaire avait trouvé deux candidats en mesure, selon lui, de renforcer le conseil. Ces deux personnes, dont l’actionnaire refuse de donner les noms, ont été auditionnées par le comité des nominations, présidé par Bertrand Meunier, et auquel participe encore l’ancien premier ministre Edouard Philippe, administrateur d’Atos jusqu’à l’assemblée générale du 28 juin. Mais ces deux profils n’ont pas été retenus par la société, ce qui a convaincu Sycomore de donner le pouvoir de décision aux actionnaires de la société lors de l’assemblée générale.

« Ces deux candidats se sont retirés d’eux-mêmes », rétorque un proche d’Atos, sans vouloir divulguer leur identité. L’une d’entre elles était en conflit d’intérêts potentiel. Selon nos informations, il s’agissait d’Emilie Sidiqian, la directrice générale en France du groupe de logiciels américain Salesforce. Le second candidat était Christopher Guérin, directeur général du câblier français Nexans.

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Source: Le Monde