Triche, zéro pointé, honte… Nos lecteurs racontent leurs pires souvenirs de dictée à l’école

June 02, 2023
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On lit souvent que la dictée est une passion française. L’exercice a même enjambé les barrières de l’école pour s’inviter dans des concours ou des compétitions redoutables. Dimanche, d’ailleurs, un record du monde devrait être battu sur les Champs-Elysées : celui du plus grand nombre de participants jamais rassemblés pour se plier au jeu de la dictée. Une passion française, on vous a dit.

Pourtant, à l’heure de recueillir les témoignages de nos lecteurs afin de connaître leur souvenir de petits écoliers, le verdict fut sans appel. La dictée a plutôt ressemblé à un cauchemar. « Même les meilleurs avaient la trouille, se souvient Anseaulme, élève au sein d’une petite école de campagne dans les années 1970. La terreur était de mise en salle de classe. Une fois la dictée terminée, on devait passer chacun notre tour au bureau du professeur pour qu’il corrige notre copie. C’était l’angoisse car il considérait qu’il y avait des fautes acceptables et d’autres absolument pas. Et dans ces cas-là, on pouvait prendre un petit coup de bouquin… »

« La seule matière où j’ai reçu un zéro pointé ! »

Ils n’ont pas tous connu la terreur des maîtres d’école, mais la dictée a souvent été synonyme de désillusion. Christian, 61 ans, garde des marques indélébiles de cette époque : « Même si c’était il y a cinquante ans, ce n’était pas le meilleur souvenir de ma scolarité, car c’est la seule matière où j’ai reçu un zéro pointé ! » Cela ne l’a pas empêché d’intégrer une grande école d’ingénieur. Sandrine, 48 ans et qui se juge « nulle en orthographe », a vécu un sacré ascenseur émotionnel : « A chaque dictée, j’avais 0. Un jour ma maîtresse me rend ma copie, j’ai 18 ! Je suis supercontente. C’est alors que l’institutrice se retourne et me dit : "Je me suis trompée, tu as 2 pas 18 !'' 18 c’était mon nombre de fautes… » Fausse joie.

Pour subir cette épreuve impitoyable et visiblement traumatisante pour nos lecteurs, certains chanceux pouvaient compter sur de sympathiques camarades de classe à l’image d’Adi qui, malgré ses 48 ans, se souvient parfaitement qu’après la dictée, « la table entre moi et mon pote José était couverte de mots qu’il écrivait sur la table pour que je les recopie correctement ». On peut appeler cela un petit coup de pouce… ou de la triche, c’est selon.

« La honte de ma vie ! »

La triche, Simon, a préféré y avoir recours sans doute pour ne pas ternir sa réputation d’élève doué en dictée. Il raconte sa « pire honte d’écolier ». « En CE2, à l’instant où chacun corrige, je réalise que j’ai fait plusieurs fautes. Du coup, j’échange la réserve d’encre de mon stylo vert avec du bleu, incognito. Manque de chance, l’institutrice passe derrière moi et me demande pourquoi mon stylo vert écrit bleu. Je m’enfonce avec une explication alambiquée et absolument pas crédible, cramoisi de honte. On ne m’y reprendra plus, jure-t-il. De ce jour, j’ai intégré qu’une idée astucieuse ne suffit pas : pour savoir tricher, il faut aussi un aplomb que je ne possède pas ! »

Nos lecteurs ont de l’humour et la palme revient indiscutablement à Maxime qui a vécu ses années collège dans le Nord de la France : « Je me souviens de la dictée du brevet dans un établissement du Pas-de-Calais. Elle nous a été donnée par une professeure de maths qui venait du Sud-Ouest. Résultat : on a presque tous échoué à cause de son accent… »

Source: 20 Minutes